L'investissement de 112 millions de dollars dévoilé par Ottawa mercredi pour soutenir le retour en classe en toute sécurité dans les écoles primaires et secondaires situées dans les réserves est loin de répondre aux besoins des communautés, selon des leaders autochtones au Canada. (Photo : THE CANADIAN PRESS/Colin Perkel)

Les fonds pour la rentrée scolaire des enfants autochtones seraient insuffisants

Alors que c’est jour de rentrée scolaire pour des milliers d’enfants au Canada, les Premières Nations sont dans une classe à part en choisissant la réouverture de leurs propres écoles en fonction de ce qu’elles estiment être le plus sécuritaire pour les élèves et leurs familles. Pour soutenir ces efforts, mercredi, le ministre canadien des Services aux Autochtones a annoncé un investissement de 112 millions de dollars pour soutenir le retour en classe en toute sécurité dans les écoles primaires et secondaires situées dans les réserves.

Cependant, l’annonce de Marc Miller est loin de répondre aux besoins des communautés, selon un chef régional de l’Assemblée des Premières Nations (APN) responsable de l’éducation.

En entrevue avec CBC, le chef de la Fédération des nations autochtones souveraines, Bobby Cameron, qui est le chef régional de l’APN pour la Saskatchewan, a déclaré que les 630 Premières Nations du Canada ont besoin d’environ un milliard de dollars pour se préparer pleinement à la reprise des cours en temps de pandémie.

« Il est évident que nos attentes étaient beaucoup plus élevées. Nous aurions dû recevoir un milliard de dollars ou presque pour avoir au moins une chance de préparer nos écoles. »Bobby Cameron, qui détient le portefeuille de l'éducation

De son côté, le grand chef de la nation Nishnawbe Aski, Alvin Fiddler, actuellement chef régional intérimaire de l’APN pour l’Ontario, a déclaré qu’il se réjouissait de ce financement, mais qu’il avait pris beaucoup trop de temps à arriver.

« Le retard a été très pénible pour les dirigeants de la région. Nous avons besoin d’une information immédiate sur la distribution proposée des fonds. » Alvin Fiddler

Des fonds pour tous, dit le gouvernement canadien

Le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller, a toujours maintenu que le gouvernement fédéral sera là pour soutenir les écoles des Premières Nations à se protéger contre la COVID-19. Plusieurs ont soulevé des inquiétudes quant à la nécessité d’un financement plus spécifique et plus substantiel. (Photo : THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld)

L’annonce du ministre Miller fait partie d’un financement plus large que le premier ministre canadien a dévoilé mercredi. En effet, Justin Trudeau a fait part des 112 millions de dollars destinés spécifiquement aux écoles dans les réserves, en plus d’un montant de 2 milliards pour aider les provinces et territoires à se préparer à retourner en classe au milieu de la pandémie.

« Ce financement permettra également de répondre aux besoins des élèves et des écoles comme les salaires des enseignants, des concierges et des chauffeurs d’autobus (qui peuvent travailler des heures supplémentaires pendant cette période), l’accès à la technologie, l’achat de logiciels d’apprentissage en ligne et la conception de matériel d’apprentissage à domicile.

Cet investissement permettra également d’aider les écoles à procéder aux rénovations nécessaires qu’elles doivent mettre en œuvre afin de suivre les directives en matière de santé publique et à appliquer des mesures d’éloignement physique adéquates lors de la reprise des activités scolaires. Ceci inclut l’installation de séparateurs en plexiglas et de marques sur le sol afin de rappeler la distance à respecter. »'Marc Miller

L’annonce de mercredi survient après une autre que le ministre des Services aux Autochtones avait faite mardi. Cette dernière dévoilait que 82,5 millions de dollars seraient alloués en soutien aux programmes de santé mentale liée à la COVID-19 pour les communautés des Premières Nations, des Inuit et des Métis.

Pour sa part, M. Cameron a dit que l’argent accordé par M. Trudeau pour la rentrée scolaire ne contribuerait guère à apaiser les craintes de nombreuses Premières Nations qui envisagent de retarder la rentrée scolaire ou de ne pas ouvrir de salles de classe du tout.

« Nous n’avons pas assez de ressources du gouvernement fédéral », a-t-il dit.

Par ailleurs, en ce qui concerne les enfants autochtones vivant en dehors des réserves, le ministre Miller veut « relever les défis dans les zones urbaines », où il dit avoir observé des pics plus importants de cas de COVID.

« Les enfants qui vont à l’école hors réserve pour étudier sont particulièrement vulnérables. Nous continuerons à travailler avec les communautés pour nous assurer que les besoins de leurs enfants et de leurs familles sont satisfaits. »Marc Miller

La COVID dans les Premières Nations du Canada

(Photo : grandriver/iStock)

En date du 20 août, Services aux Autochtones Canada (SAC) a diffusé les données suivantes concernant les cas confirmés de COVID-19 dans les réserves des Premières Nations au Canada :

  • 428 tests positifs à la COVID-19;
  • 35 hospitalisations;
  • 408 personnes rétablies.

Il y a eu 17 cas positifs confirmés au Nunavik, au Québec. Toutes les personnes infectées sont rétablies.

Les communautés des Premières Nations du Canada ont réussi à faire face à la pandémie. Leurs taux d’infection, d’hospitalisation et de mortalité étaient plus faibles que dans la population canadienne en général. Par exemple, le taux de cas signalés chez les autochtones vivant dans les réserves correspond au quart de celui observé dans la population canadienne en général.

La courbe épidémiologique continue de montrer des signes d’aplatissement partout au pays si l’on se fie au nombre de nouveaux cas. Les cas actifs ont chuté de manière importante au cours de la dernière semaine.

Avec les informations de CBC News, Services aux Autochtones et La Presse canadienne.


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