La question se pose parce que la production du Canada, il y a quatre ans, se rapprochait de 4667 kt, dont 3268 kt rejetés sous forme de déchets, 29 kt qui ne sont ni enfouis, ni recyclés, ni incinérés. Pour les 99 % qui restent, seuls 9 % sont recyclés. Ce sont près de 30 000 tonnes de plastique qui ont abouti dans l’environnement sous forme de pollution en 2016. Si rien n’est fait, la quantité menace d’atteindre les 40 000 tonnes dans les 10 prochaines années.
C’est une cible qu’Ottawa n’aimerait en aucun cas atteindre. Cela justifie une panoplie de mesures récemment adoptées par de nombreuses localités du pays pour limiter, voire interdire totalement, l’usage du plastique à usage unique, notamment dans le secteur du commerce de détail et de l’emballage.
Environnement et Changement climatique Canada a fait part lundi de sa détermination à aller plus loin. Ainsi, 20 millions de dollars de plus ont été investis dans le secteur de la recherche. Cette somme permettra d’informer la population des effets négatifs du plastique aussi bien sur l’environnement que sur les humains.
En plus de répandre l’information, le but est de concilier les enjeux environnementaux avec une économie saine, à zéro plastique, d’ici 2030.
Le thème a fait l’objet d’un échange virtuel entre les participants autour du secrétaire parlementaire du ministre de l’Environnement et des Changements climatiques, Peter Chiefker.
S’exprimant sur les enjeux de cette conférence, le secrétaire parlementaire a mis en exergue la volonté du Canada d’opérer « la transition vers une économie circulaire ». Cela se fera par l’élimination totale de certains plastiques à usage unique qui prolifèrent plus rapidement dans la nature et qui ont des effets dévastateurs.
« En collaboration avec les chercheurs et avec les organismes à but non lucratif, nous comblons le manque d’information sur les effets du plastique sur la santé des Canadiens et sur l’environnement. Nous progressons vers l’objectif zéro déchet d’ici 2030, et nous créons un avenir propre pour nos enfants et pour nos petits enfants », a-t-il souligné.
Le financement fédéral permettra de mener 16 projets de recherche au pays. Selon le rapport sur l’évaluation scientifique de la pollution par le plastique et ses effets sur l’environnement et la santé humaine, les Canadiens jettent jusqu’à 3 millions de tonnes de plastique chaque année. Mais seulement 9% de ces déchets sont recyclés, tandis que le reste s’accumule sur des sites d’enfouissement et ailleurs dans la nature.
Cela inclut les sacs en plastique, les pailles, les microfibres jetées lors du lavage des vêtements, les microbilles, etc.
Ces éléments se retrouvent dans l’environnement, dans les cours d’eau et les océans, dans l’air aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des maisons.
Au Canada, les plastiques à usage unique sont les plus nombreux à se retrouver sur les rivages, selon des informations issues du rapport sur l’évaluation scientifique de la pollution par le plastique, publié par Environnement et Changement climatique Canada. Photo : iStock
Apporter des changements à tous les cycles de vie des plastiques
Le plan canadien mise sur une approche basée sur les changements dans tout le cycle de vie des plastiques. Concrètement, cela signifierait que les changements doivent être faits dès la conception en passant par la fabrication, la distribution, l’utilisation et jusqu’à la récupération.
Étant donné que certains plastiques à usage unique ont tendance à proliférer dans l’environnement, Ottawa n’exclut pas la possibilité de les bannir totalement en 2021. Ils sont facilement remplaçables par d’autres matériaux, d’où l’importance d’envisager cette option et d’amoindrir les risques importants pour la faune, la flore et l’humanité.
Les situations où des mammifères marins ont été enchevêtrés dans des filets, sacs, courroies d’emballage et cordes en plastique ont été documentées. Des risques de suffocation, de maladies graves de l’estomac et la famine ont été rapportés tout comme la perturbation de leur habitat. Cette dernière conséquence a pour effet d’entraîner le déplacement d’espèces. Elles ont tendance à envahir d’autres espaces, avec des risques de propagation de maladies d’un lieu à un autre.
C’est dans les zones fortement industrialisées que les déchets de plastiques s’accumulent le plus au Canada. La région des Grands Lacs est du nombre, et les effets sont visibles sur les gros poissons qui contiennent souvent des microbilles dans leurs tissus musculaires et dans leur système digestif. Ces effets sont également présents dans les moules, huîtres, pétoncles et escargots.
Les effets sur l’humain liés à l’ingestion de ces microplastiques dans la nourriture, l’eau potable et par l’inhalation ne sont pas encore totalement documentés. Malgré quelques problèmes de santé pulmonaires rapportés ici et là, les experts soutiennent qu’il va falloir des études supplémentaires pour confirmer la tendance observée jusqu’à présent.
Source : Environnement et Changement climatique Canada via CNW, le gouvernement du Canada et les Nations unies.
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