Le 8 janvier 2020, le Boeing 737-800 a été abattu peu après son décollage de l'aéroport international Imam Khomeiny de Téhéran. Les autorités aériennes iraniennes ont d'abord nié que l'avion ait été touché par un missile et ont déclaré qu'une erreur technique en était la cause. Voici les visages de quelques-unes des victimes qui devaient atterrir au Canada. (CBC)

Destruction du vol PS752 : l’Iran ne devrait pas enquêter sur lui-même

Un rapport indépendant canadien publié mardi sur l’écrasement d’un Boeing ukrainien, abattu en janvier par l’aviation militaire iranienne dans le ciel de Téhéran, estime que l’Iran ne devrait pas être autorisé à « enquêter sur lui-même » et propose de changer les règles de l’aviation civile internationale en ce domaine.

Ralph Goodale Photo : Jacques Boissinot de La Presse canadienne

« La partie responsable enquête sur elle-même, principalement en secret, ce qui n’inspire pas confiance », relève le rapport rédigé par l’ex-ministre libéral Ralph Goodale.

« Un grand nombre de renseignements importants sur cet horrible évènement demeurent inconnus », note le rapport qui ajoute que « cet état de fait est imputable à l’Iran, qui n’a pas encore prouvé – jusqu’à présent, à tout le moins – que ses enquêtes (sécurité, violations au droit pénal ou autres) sont véritablement indépendantes, objectives et transparentes ».

Rappelons que le vol PS752 à destination de Kiev puis de Toronto s’était écrasé peu après son décollage le 8 janvier dernier. Les 176 personnes à bord, dont 85 citoyens ou résidents permanents canadiens, ont été tués. Après la publication de vidéos et de photos incriminantes, les forces armées iraniennes avaient fini par reconnaître avoir abattu l’avion par « erreur « .

Cela s’était produit en pleine montée de tensions entre Washington et l’Iran liées à l’assassinat par les Américains quelques jours plus tôt d’un important dirigeant militaire iranien.

Sur cette photo d’archive du 8 janvier 2020, des secouristes portent le corps d’une victime de l’accident de l’avion d’Ukraine Airlines, à Shahedshahr, au sud-ouest de la capitale Téhéran, en Iran. (Photo : AP/Ebrahim Noroozi)

Revoir les procédures d’enquête

Le rapport canadien appelle à une remise en cause des normes internationales actuelles qui confient la direction de l’enquête sur un accident d’avion au pays où survient l’écrasement.

« Dans le cas d’un avion abattu par l’armée, ça signifie que le même gouvernement associé à la survenance de la catastrophe (l’Iran en l’occurrence) a la pleine maîtrise de l’enquête sur la sécurité, malgré les conflits d’intérêts évidents, avec peu de garanties d’assurer l’indépendance, l’impartialité ou la légitimité. Cette situation mine la crédibilité de l’enquête. L’aptitude de la communauté internationale à appliquer des mesures efficaces pour empêcher des catastrophes semblables est donc compromise. »

Le premier ministre Justin Trudeau a salué les conclusions du rapport et a appelé l’Iran à « répondre de manière approfondie, avec des preuves à l’appui » aux questions qu’il soulève.

Le ministre canadien des Affaires étrangères ne croit pas à la théorie de l’erreur humaine

François-Philippe Champagne (LA PRESSE CANADIENNE / FRED CHARTRAND)

Le ministre des Affaires étrangères François-Philippe Champagne a déclaré, mardi, qu’il ne pense pas que la destruction du vol PS752 par l’Iran puisse être imputée comme le prétend Téhéran à une erreur humaine.

Dans une entrevue accordée à la télévision de CBC News, le ministre a cependant refusé de dire où à qui revient la faute.

« Eh bien, nous allons laisser le processus se dérouler. Ce que je dis, c’est que nous avons vu des missiles être tirés sur l’avion et cela, pour moi, a soulevé toutes sortes de questions. »

« Je vais remettre en question tout ce qu’ils disent parce que je ne prends rien au pied de la lettre, a jouté M. Champagne. J’ai des questions parce qu’il y a trop d’exemples que nous avons vus où […] ils n’ont pas communiqué. »

M. Champagne a admis que la tâche de faire son enquête indépendante sur ce qui s’est passé est difficile, car le Canada n’a toujours pas accès aux témoins, ni aux preuves, ni aux suspects.

RCI avec CBC News et l’Agence France-Presse

Vol PS752 : les enquêteurs étrangers, dont ceux du Canada, enfin invités en sol iranien
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada confirme qu’il pourra se rendre sur le site de l’écrasement après avoir été invité par le Bureau des enquêtes sur les accidents d’aviation de l’Iran.Ali Abedzadeh, le chef de l’Organisation de l’aviation civile iranienne a invité le Canada et la Suède à coopérer dans l’enquête sur l’accident.

Rapatrier d’Iran les restes des victimes canadiennes du vol P
S752 s’annonce ardu

Le fait que le Canada ait rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran il y a des années compliquera probablement le travail de recherche des causes de l’écrasement et le rapatriement des corps des Canadiens. Il y a aussi le problème que l’Iran ne reconnaît pas la double citoyenneté.

Iran : l’avion serait tombé sous des tirs de missiles iraniens
Le premier ministre du Canada confirme différentes sources de renseignements qui mentionnent que l’avion de la compagnie ukrainienne s’était écrasé en raison de tirs de missiles iraniens. Il a ensuite ajouté qu’il s’agit peut-être d’un « geste involontaire ». M. Trudeau a dit espérer qu’une enquête approfondie soit ouverte.

Écrasement de l’avion en Iran : images de ceux qui devaient revenir au Canada
Ils venaient tout juste de se marier : Arash Pourzarabi et sa nouvelle épouse, Pooneh Gorji, étaient tous deux chercheurs en informatique à l’Université de l’Alberta. Ils se sont mariés en Iran, au début janvier, et ils retournaient à Edmonton en Alberta pour poursuivre leurs études (Famille)

Écrasement de l’avion en Iran : les faits versus rumeurs, théories et complots
Sur les réseaux sociaux, les rumeurs vont bon train et des théories du complot se multiplient. Plusieurs dressent par exemple la liste des raisons pour lesquelles le vol PS752 aurait pu être abattu par accident. Voici les faits tels qu’ils se présentent en ce moment…

Pourquoi y avait-il tant de Canadiens dans l’avion qui s’est écrasé en Iran?
Des options de voyage très limitées, notamment causées par des sanctions économiques américaines, ont contribué à la perte de vies de tant de Canadiens. «Malheureusement, en raison des sanctions économiques américaines, la communauté irano-canadienne n’a pas beaucoup d’options pour se rendre en Iran, et celles qui sont disponibles ne sont pas très abordables…

Écrasement d’avion en Iran : condoléances du Canada aux familles des victimes
La nouvelle de l’écrasement du vol PS752 d’Ukraine International Airlines a créé une onde de choc au Canada. Radio-Canada rapporte que 25 enfants figuraient parmi les 63 victimes canadiennes de cette tragédie survenue à l’ouest de Téhéran. Le gouvernement canadien a offert ses condoléances aux familles et affirmé la possibilité pour le Canada de participer aux enquêtes.

63 passagers canadiens meurent dans l’écrasement d’un Boeing ukrainien en Iran
Din Mohammad Qassemi, qui vit près du site de l’accident, a affirmé : « J’ai entendu une explosion massive et toutes les maisons ont commencé à trembler. Il y avait du feu partout. Au début, j’ai pensé que [les Américains] avaient frappé ici avec des missiles. Au bout d’un moment, je suis sorti et j’ai vu qu’un avion s’était écrasé là-bas. Il y avait des morceaux de corps partout. »

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