Le Canada et le transport maritime en Arctique – Des éloges de la communauté internationale
Pour une rare fois, le Canada reçoit des éloges de la part de la communauté internationale quant à sa position ferme sur la pollution générée par le transport maritime en Arctique.
Selon des documents obtenus par la Presse Canadienne, le Canada ferait pression pour qu’on interdise tout déversement de résidus pétroliers et de déchets quel que soit l’endroit au Nord.
Le Canada a fait cette proposition dans le cadre des négociations pour la rédaction et la ratification d’un nouveau code maritime dans l’Arctique, proposition qui reçoit l’appui de plusieurs pays dont l’Allemagne et la France – nations qui ont souvent critiqué le Canada sur des sujets sensibles tels les changements climatiques ou encore la gestion des animaux sauvages comme les ours polaires ou encore les phoques.
Selon Lars Erik Mangset du World Wildlife Fund « Le Canada vient de prendre le leadership dans ce dossier ». Monsieur Mangset était un observateur du WWF lors des négociations qui se tenaient à Londres en Grande-Bretagne en mars.
Faible protection environnementale
Plusieurs pays faisant partie de l’Organisation maritime internationale tentent depuis quelque temps d’empêcher l’adoption d’un code de conduite obligatoire et contraignant pour la navigation en Arctique alors que les changements climatiques rendent praticable cette zone maritime historiquement bloquée par les glaces.
Les négociations portaient sur un éventail de sujets, allant de la sécurité des marins aux normes de constructions des navires aux règles de navigation afin de protéger le fragile équilibre environnemental de l’Arctique.
Les prévisions qui font le plus consensus au sein de la communauté maritime affirment que la navigation arctique continuera de croître au cours des décennies à venir tant en volume de cargo qu’en type de navires, de l’immense vraquier transporteur de minerai aux paquebots pleins de touristes.
En septembre dernier à Washington, une rencontre informelle avait accouché d’un document, minimaliste selon le WWF, portant sur des normes de base pour la protection de l’environnement.
À Londres le mois dernier, les négociateurs canadiens ont proposé des normes beaucoup plus corsées, plus contraignantes, en se basant sur la législation canadienne en place depuis 1970.
Ces règles – comparables à ce qui a cours en Antarctique – interdisent formellement le déversement de tous résidus pétroliers et de déchets quel que soit l’endroit au Nord.
Selon la proposition canadienne « Les règles canadiennes et celles en application en Antarctique démontrent clairement qu’il est possible et faisable d’atteindre et de respecter le standard zéro en matière de déversement.»
« L’expérience canadienne souligne également que cette politique n’est pas un frein au transport maritime en Arctique ni un ajout significatif à ses coûts opérationnels.»
Droit international
Chez Transport Canada, le ministère responsable des négociations du côté canadien, on affirme que cette proposition vise la création et l’imposition de standards communs dans les eaux circumpolaires qui seraient de la même nature que ceux mis en place au Canada.
Les prochaines rondes de négociation se tiendront en mai.
Rappelons que les compagnies maritimes dont les navires passent par les eaux arctiques doivent respecter certaines directives mises en place par l’Organisation maritime internationale en plus d’une pléthore des règles et standards développés par d’autres organisations, régionales ou nationales.
Le « code de navigation polaire » en cours de négociation sous les auspices de l’Organisation maritime internationale entend ramener toutes ces ententes, règles et standards sous un même chapeau.