Les Cris du Québec accueillent favorablement le moratoire sur l’uranium
Le gouvernement du Québec a décrété un moratoire temporaire sur toute exploitation d’uranium sur son territoire, au grand plaisir du Grand Conseil des Cris du Québec.
La semaine dernière, le ministre québécois de l’Environnement, Yves-François Blanchet, en a fait l’annonce en stipulant que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) tiendra des audiences publiques sur l’extraction d’uranium au Québec.
Le Grand Conseil des Cris accueille favorablement cette annonce car cela implique que tant le projet minier Strateco’s Matoush que tout autre projet minier d’uranium dans la province n’ira de l’avant durant la période de consultation publique.
Le chef de la communauté cri de Mistissini au Québec, Richard Shecapio, souligne qu’il s’agit ici d’une interdiction temporaire et que surtout le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement ne reconnait pas les droits des Cris tels que stipulés dans l’Accord sur la Baire James et du Nord québécois de 1975.
« Cette décision de procéder avec des consultations génériques de la part du BAPE est bonne en elle-même. Nous voulons une consultation adéquate qui reconnaisse les droits de la nation cri et les inclut dans le processus de consultation « affirme le chef Shecapio.
Selon la mairesse de la ville de Chibougamau, Manon Cyr, le projet minier Matoush serait bon pour sa communauté car il générerait de l’emploi. Reste que, selon elle, une consultation publique sur tout le Québec devrait régler la question une fois pour toute.
Le projet minier d’uranium Matoush est le plus avancé du Québec. Il se trouve dans les monts Otish près de la communauté de Mistissini dans le nord québécois.
Le Grand Conseil des Cris est opposé à tout projet minier d’uranium sur l’ensemble du Eeyou Istchee (le territoire cri). On affirme que la promesse d’emplois à court terme ne tient pas la route devant les impacts potentiels sur l’environnement et sur la santé des Cris.
Le Grand Conseil a voté son propre moratoire sur toute exploitation minière d’uranium sur l’ensemble de son territoire lors de son assemblée générale de l’été dernier.