L’acidification des océans affecte l’Arctique encore plus rapidement
Des chercheurs, océanographes et biologistes, lancent un cri d’alarme : l’océan arctique s’acidifie de plus en plus et plus rapidement que les autres océans de la planète.
Rashid Sumaila, de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) est l’un des 60 chercheurs spécialiste du programme d’évaluation environnementale et de surveillance de l’Arctique (Arctic Monitoring and Assessment Programme). Il était l’un des chercheurs qui ont pris part à une étude internationale qui portait sur l’acidification de l’Arctique. Les résultats de cette étude ont été dévoilés en Norvège cette semaine.
L’acidification des océans a des effets sur plusieurs aspects de la vie marine, de la calcification des espèces qui n’arrivent plus à fabriquer une coquille dure, ce qui affecter par la suite les autres animaux le long de la chaîne alimentaire, jusqu’aux humains qui dépendent des ressources marine pour leur alimentation. « Les Peuples autochtones, Premières Nations et Inuit, dépendent en grande partie des ressources de l’océan dans l’Arctique. Ils sont en phase avec la biologie marine et ils seront les premiers à être touchés directement pas ce changement de l’acidité de l’eau » affirme Rashid Sumaila.
Selon le professeur Sumaila, l’acidification des eaux arctiques se fait plus rapidement parce que l’eau froide absorbe mieux le dioxyde de carbone que l’eau plus chaude. Au cours des dernières décades (près de 50 ans) les océans se sont acidifiés de 30%. Et la situation est très préoccupante surtout si l’on tient compte d’autres éléments qui affectent l’Arctique, tels la fonte des glaces, la surpêche dans certaines régions et le partage humain/nature de l’habitat. « C’est un problème auquel nous devons faire face aujourd’hui, avant qu’il ne devienne un gros problème terrible. Nous pouvons encore agir pour freiner l’acidification des océans, idéalement éventuellement inverser le processus mais nous devons agir maintenant, » martèle le professeur Sumaila.
Le rapport déposé cette semaine en Norvège recommande des coupes majeures dans les émissions de gaz à effet de serre, ajoutant que les pays membres du Conseil de l’Arctique sont collectivement responsables de 25% des émissions mondiales de dioxyde de carbone.
L’étude et ses conclusions seront présentées à la réunion des membres du Conseil de l’Arctique prévue la semaine prochaine en Suède.