Le gouvernement du Canada devra payer pour réparer les nouveaux navires en Arctique

Le NCSM Harry DeWolf a été contraint d’annuler un exercice d’entraînement dans le Grand Nord en raison d’une panne de générateur. (Corporal David Veldman)
Les contribuables canadiens devront payer les réparations des moteurs d’au moins deux des nouveaux navires de patrouille de l’Arctique de la Marine royale canadienne.

Le sous-ministre de la Défense nationale, Bill Matthews, a expliqué que cette situation résulte de l’expiration de la garantie d’un an des deux navires.

Il a annoncé la nouvelle lors d’une comparution devant le Comité des comptes publics de la Chambre des communes lundi, peu de temps avant que le ministère ne signale que les réparations prendraient plus de temps que prévu.

La durée de la garantie [des navires de patrouille extracôtiers de l’Arctique] est d’un an après la mise en service. Nous avons deux navires qui ont dépassé ce délai d’un an. Donc, si on lit bien la garantie, ce serait à la Défense nationale de payer.Bill Matthews, sous-ministre de la Défense nationale

Il s’agit d’un autre coup dur pour le système d’approvisionnement militaire du Canada, qui a bien du mal à livrer de nouveaux équipements fonctionnels aux Forces armées canadiennes sans retards ni dépassements de coûts.

La Presse canadienne a révélé la semaine dernière qu’Ottawa était également responsable des réparations des hélicoptères Cyclone de l’Aviation royale canadienne, dont un appareil s’est écrasé au large de la Grèce en 2020.

Six membres des Forces armées sont morts dans cet accident.

Le gouvernement fédéral prévoit acheter huit navires de patrouille pour l’Arctique à Irving Shipbuilding, de Halifax, dont six pour la Marine et deux pour la Garde côtière canadienne.

Ottawa versera cinq milliards de dollars pour les navires de guerre et 1,6 milliard pour les navires de la Garde côtière.

Le futur NCSM Margaret Brooke au chantier naval d’Irving. (Brett Ruskin)

Trois des navires ont été livrés, à commencer par le NCSM Harry DeWolf en juillet 2020, que les commandants de la Marine ont présenté comme le début d’une nouvelle ère. Le NCSM Margaret Brooke a été livré en juillet 2021 et le NCSM Max Bernays en septembre 2022.

Cependant, M. Matthews a déclaré devant un comité parlementaire lundi qu’il reviendra à Irving de résoudre les problèmes du troisième navire, toujours couvert par la garantie.

Il a également semblé laisser ouverte la possibilité d’essayer de récupérer une partie des coûts de réparation auprès d’Irving, affirmant qu’il souhaitait examiner de près les résultats d’une enquête technique sur les problèmes qui affectent les navires.

Lorsqu’on lit la garantie à la lettre, on comprend que c’est entre nos mains. Mais je veux jeter un coup d’œil sur le rapport technique.Bill Matthews, sous-ministre de la Défense nationale

Les derniers problèmes à bord des navires de patrouille de l’Arctique sont survenus en août, lorsque le NCSM Harry DeWolf a été contraint d’annuler un exercice d’entraînement prévu dans le Grand Nord et de rentrer chez lui à Halifax en raison d’une panne de générateur.

Une enquête technique sur les navires n’a été achevée que récemment et des rapports préliminaires ont finalement fait état de problèmes dans les systèmes de refroidissement des moteurs et d’alimentation en eau potable des navires, dont les coûts ont grimpé en flèche depuis que le premier ministre Stephen Harper a annoncé pour la première fois son intention de construire cette flotte, en 2007.

Négociations en cours

La porte-parole du ministère de la Défense, Jessica Lamirande, a indiqué que l’enquête complète, qui a été lancée en septembre et achevée le mois dernier, a confirmé les causes principales du problème qui a frappé le système de refroidissement du moteur.

Les responsables travaillent actuellement à résoudre les problèmes, ce qui comprendra le rinçage des quatre principaux générateurs diesel, qui fournissent l’énergie et qui assurent la propulsion des navires, après la réparation des moteurs.

Mme Lamirande n’a pas précisé le coût des réparations, mais elle a indiqué qu’il était peu probable que le ministère de la Défense respecte son calendrier initial de remise à l’eau du NCSM Harry DeWolf et du NCSM Margaret Brooke d’ici avril.

Des réparations sont également en cours sur le système utilisé pour fournir de l’eau potable, qui présentait des niveaux élevés de plomb en raison des alliages utilisés sur certains raccords et valves. En raison de ce problème, les membres de l’équipage ont dû recevoir de l’eau en bouteille.

Des négociations sont en cours entre le gouvernement et Irving sur les coûts de ces réparations, a spécifié Mme Lamirande.

M. Matthews comparaissait devant le Comité des comptes publics alors qu’il menait des audiences sur un rapport de la vérificatrice générale de l’année dernière qui a révélé de sérieuses lacunes en ce qui a trait à la capacité du Canada à surveiller et à contrôler ses eaux arctiques.

Les députés ont insisté à plusieurs reprises auprès de M. Matthews pour obtenir plus de détails sur les rapports selon lesquels la Chine aurait déployé des bouées de surveillance dans les eaux arctiques canadiennes. Il a refusé de répondre pour des raisons de sécurité nationale.

Le vérificateur général adjoint Andrew Hayes a fait savoir aux députés que le ministère de la Défense n’avait pas informé son personnel de la présence de ces bouées, dont l’existence est devenue publique quelques semaines seulement après qu’un ballon espion chinois présumé eut survolé l’espace aérien canadien.

M. Hayes n’a pas voulu faire de commentaires sur le ballon ou sur les bouées, mais il a réitéré le besoin urgent de corriger les lacunes des capacités de surveillance de l’Arctique du Canada.

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