La moitié de la forêt boréale canadienne doit être exempte de tout développement

La forêt boréale au Canada (Eilís Quinn / Regard sur l'Arctique)
La forêt boréale au Canada (Eilís Quinn / Regard sur l’Arctique)

Un groupe de chercheurs de plusieurs pays lance un appel pressant au Canada afin que 50% de toutes les forêts boréales du pays soient exemptes de tout développement. Cet appel est rendu public aujourd’hui dans le cadre du Congrès international de biologie de conservation qui se tient à Baltimore aux États-Unis (International Congress of Conservation Biology).

Le panel scientifique international de conservation boréale (International Boreal Conservation Science Panel – IBCSP) affirme que la moitié des 5,8 millions de kilomètres carrés de forêt boréale canadienne doit être protégée dans son entièreté, seule façon d’assurer les « services » offerts par les écosystèmes – stockage du carbone, nettoyage des eaux douces de surface – soient eux-mêmes protégés.

Un des auteurs du rapport, le Dr. Jeff Wells, souligne que « avec les pressions imposées sur les régions boréales canadiennes, il est de plus en plus évident que, pour protéger la contribution globale de cette région de très grandes surfaces doivent être laissées telles quelles. «

Les forêts boréales canadiennes s’étendent en un immense arc de cercle de la frontière de Yukon avec l’Alaska à l’ouest jusqu’à Terre-Neuve-et-Labrador à l’est. Ces forêts forment les habitats de milliards d’oiseaux chanteurs et de millions de canards et de caribous. Elles représentent aussi la plus grande étendue d’eau douce au monde et seraient aujourd’hui selon l’IBSCP, « le plus grand bloc de forêts de de zones humides restant sur la planète entière. »

Cet appel de ces scientifiques se présente alors que les forêts nordiques canadiennes subissent de plein fouet d’énormes pressions. Le déboisement dans les provinces et les territoires producteurs de bois d’œuvre, les sables bitumineux dans le nord de l’Alberta et les projets miniers un peu partout au nord sont au cœur des préoccupations des chercheurs scientifiques qui ont déposé le rapport.

On y souligne également à trait rouge qu’aucune conservation digne de ce nom ne pourra être réalisée sans consultation et implication des Premières Nations. De dire le Dr. Jeff Wells : « L’identification et la gestion des zones à protéger doit être mené et géré par les communautés autochtones. C’est une priorité. »

Ce rapport déposé à l’International Congress of Conservation Biology à Baltimore reprend l’essentiel des recommandations de l’Entente sur la forêt boréale canadienne, un accord signé entre 21 compagnies forestières et neuf groupes environnementaux.

Raymond Desmarteau, Radio Canada International

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