L’impact des contaminants sur les goélands nichant en Arctique

À l’ère des BPC, PCA, PBB et autres contaminants environnementaux, comment se portent les goélands? C’est ce que veut savoir Jonathan Verreault, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en toxicologie comparée des espèces aviaires.
Le chercheur et professeur au département de sciences biologiques à l’Université du Québec à Montréal s’intéresse à deux espèces de goélands : les goélands à bec cerclés du Canada, qu’il étudie en région montréalaise et les goélands bourgmestres qui nichent en Arctique. Avec son équipe, il étudie ces espèces aviaires pour comprendre les effets d’un composé en particulier (parmi plus de 200) les PBDE, (polybromodiphényles éther), un retardateur de flamme dont la concentration dans l’environnement semble être en augmentation.

Jonathan Verreault s’est demandé s’il existait des différences entre les espèces aviaires provenant des régions tempérées et des régions nordiques quant à leurs sources d’exposition et à leur sensibilité aux produits chimiques toxiques.
Plus de 80 % des produits pour bébés contiennent des retardateurs de flamme
Ne soyez pas surpris si je vous dis que pratiquement tout ce qui vous entoure contient des PBDE, que ce soit les plastiques, les appareils électroniques, les textiles et même les matelas, sans oublier les coussins d’allaitement ou les chaises pour bébé. Ils servent à retarder l’apparition de la flamme.
Tout cela est peu rassurant quand on apprend que ces composés ont des effets sur le système hormonal des animaux et des humains.

Pourquoi étudier le goéland?
Parce qu’il se nourrit de n’importe quoi… ne l’appelle-t-on pas le rat du ciel ! Jonathan Verreault s’en sert donc comme espèce sentinelle pour dépister les contaminants et leurs effets sur la santé de cet oiseau. Le scientifique effectue ses recherches nordiques à Cape Dorset, dans l’est du Nunavut.
Les résultats produits dans le cadre de ces recherches fourniront des données pour évaluer l’incidence des nouvelles substances chimiques au Canada. Jonathan Verreault espère que son travail aura un impact sur la politique de gestion de ces substances chimiques au Canada.