Le Conseil de l’Arctique aborde les questions du climat, la COP21 et le suicide dans le Nord

Adaptation française par Khady Beye

Anchorage, en Alaska a accueilli la première réunion des représentants principaux de l'Arctique au cours de la présidence des États-Unis 2015 à 2017. La réunion s'est tenue du 20 au 22 Octobre 2015 (Linnea Nordström / Secrétariat général du Conseil de l'Arctique)
Anchorage, en Alaska a accueilli la première réunion des représentants principaux de l’Arctique au cours de la présidence des États-Unis 2015 à 2017. La réunion s’est tenue du 20 au 22 Octobre 2015 (Linnea Nordström / Secrétariat général du Conseil de l’Arctique)
Une réunion du Conseil de l’Arctique se tenant en Alaska le vendredi 23 octobre dernier a permis à ses participants d’aborder les problématiques de l’adaptation climatique, de l’environnement marin et du taux de suicide élevé dans l’Arctique.

« Le Conseil de l’Arctique a relevé un défi important : répondre à des exigences de plus en plus élevées » a déclaré David Balton, président des hauts fonctionnaires de l’Arctique et Vice-Secrétaire d’État adjoint aux océans et à la pêche des États-Unis d’Amérique dans un communiqué publié à la suite de la rencontre.

« La région de l’Arctique attire de plus en plus les regards et cette rencontre a démontré la capacité du Conseil de l’Arctique de rassembler les États de l’Arctique, les représentants autochtones de l’Arctique et un grand nombre d’observateurs afin de contribuer ensemble à un Arctique sain, sécuritaire et durable »

Conférence de Paris sur le climat

Les défis liés au climat et aux questions environnementales ont dominé les discussions de cette rencontre. La participation du Conseil de l’Arctique à la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21/CMP11), aussi appelée « Paris 2015 », du 30 novembre au 11 décembre 2015 a été discutée.

L’objectif de cet événement mondial est pour la communauté internationale d’aboutir à un nouvel accord sur les émissions de CO2.

Cette semaine, le Conseil de l’Arctique a décidé que les États-Unis livreront une communication élaborée par les pays circumpolaires au début de l’année 2015 durant la conférence Leadership global dans l’Arctique : coopération, innovation, engagement et résilience lors de la COP21 et au nom du Conseil a déclaré David Balton lors d’une conférence de presse à Anchorage suite à la réunion du Conseil.

Le forum a également établi un plan de visibilité à Paris au cours de la conférence.

« Il a également été décidé, à la suite d’une proposition de l’Islande, que le Conseil de l’Arctique devrait avoir une présence à la COP21 » a déclaré le président des hauts fonctionnaires de l’Arctique. « Il y aura des représentants du Conseil et du matériel afin de présenter le travail du Conseil de l’Arctique notamment en ce qui a trait au changement climatique ».

Les communautés de l’Arctique

Outre l’environnement, le Conseil a aussi abordé la problématique de la santé mentale et les défis qu’elle présente pour les communautés reculées à prédominance autochtones du Nord.

« Le problème est aigu », a déclaré David Balton. « Il y a encore beaucoup de travail à faire »

Ce dernier a ajouté qu’un projet du groupe de travail pour le développement durable du Conseil de l’Arctique se focalise sur la participation des jeunes et le travail communautaire afin d’aider à prévenir le suicide.

Les commentaires de David Balton surviennent au lendemain de la déclaration de ce qui a été qualifié comme une véritable « crise du suicide » par le gouvernement de la région la plus septentrionale du Canada, le Nunavut.

La présidence canadienne

Cette rencontre des représentants principaux de l’Arctique est la première depuis que les États-Unis ont pris la présidence du Conseil de l’Arctique au terme de la présidence canadienne en mai 2015. La présidence du Conseil est assurée à tour de rôle pendant deux ans.

Le pilier de la présidence canadienne était le « développement du Nord » et l’établissement d’un Conseil Économique de l’Arctique qui se pencherait sur les problématiques économiques de l’Arctique. Bien que certains aient soutenu le Canada dans son effort en faveur du développement économique des communautés nordiques, d’autres ont critiqué le programme canadien pour le peu d’intérêt qu’il a manifesté vis-à-vis du changement climatique et son point de vue trop centré sur les problématiques canadiennes, plutôt que l’adoption d’une vision plus globale focalisée sur les enjeux communs à toutes les régions de l’Arctique.

Lors de la conférence de presse du 23 octobre, David Balton a déclaré que sous la présidence états-unienne des initiatives canadiennes telles que le Conseil Économique de l’Arctique seraient poursuivies, mais que le point de vue serait élargi dans plusieurs domaines.

« Les Canadiens ont focalisé leur présidence autour du thème du développement pour les populations du Nord et je comprends pourquoi c’était un bon sujet pour les Canadiens », a déclaré Balton.

« Ils ont fait d’importants progrès et nous voulons poursuivre dans cette lignée, mais il y a d’autres choses sur lesquelles nous souhaitons nous focaliser, notamment le changement climatique et les questions relatives à l’Océan Arctique. Il n’y a rien d’incompatible entre nos deux visions, mais notre point de vue est plus extensif ».

Écoutez David Balton président des hauts fonctionnaires de l’Arctique et Vice-Secrétaire d’État adjoint aux océans et à la pêche des États-Unis d’Amérique, parler de la transition de la présidence canadienne à américaine lors de la conférence de presse du 23 octobre 2015 (en anglais)

Les rencontres des représentants principaux de l’Arctique

Les rencontres des représentants principaux de l’Arctique sont parmi les plus importantes du forum.

Les représentants des huit pays membres du Conseil de l’Arctique et de six organisations autochtones se rencontrent afin de discuter des travaux du Conseil sur les sciences et l’environnement.

Le Conseil a également plusieurs Observateurs approuvés incluant des pays hors de l’Arctique, des ONG ainsi que des organisations intergouvernementales telles que la Croix Rouge et le Croissant Rouge.

Les Observateurs sont invités à étudier les travaux du Conseil et à participer aux groupes de travail du forum.

Au cours de la dernière rencontre, les Observateurs ont participé lors d’une demi-journée à une réunion avec les membres du Conseil afin de donner leur appréciation de ses travaux et afin de s’exprimer sur la manière dont ils pourraient, en leur qualité d’Observateur, mieux contribuer aux projets du forum dans des domaines tels que la réduction des émissions de noir de carbone et la migration des oiseaux.

« Je crois que cela n’a jamais été tenté dans l’histoire du Conseil de l’Arctique », a déclaré Balton. « Beaucoup (d’Observateurs) ont souhaité être plus engagés et avoir un plus grand apport. »

La prochaine réunion des représentants principaux de l’Arctique aura lieu en mars 2016.

Le Conseil de l’Arctique en bref

Année de formation

1996

Membres du Conseil

Canada, le Danemark (Groenland), la Finlande, l’Islande, la Norvège, la Suède, la Russie, États-Unis

Participants permanents

Aleut International Association, l’Arctic Athabaskan Council, le Gwich’in Council International, Conseil circumpolaire inuit, l’Association russe des peuples autochtones du Nord, Conseil saami

Présidence actuelle

États-Unis (2015-2017)

Prochaine présidence

Finlande (2017-2019)

Eilís Quinn, Regard sur l'Arctique

Eilís Quinn est une journaliste primée et responsable du site Regard sur l’Arctique/Eye on the Arctic, une coproduction circumpolaire de Radio Canada International. En plus de nouvelles quotidiennes, Eilís produit des documentaires et des séries multimédias qui lui ont permis de se rendre dans les régions arctiques des huit pays circumpolaires.

Son enquête journalistique «Arctique – Au-delà de la tragédie » sur le meurtre de Robert Adams, un Inuk de 19 ans du Nord du Québec, a remporté la médaille d’argent dans la catégorie “Best Investigative Article or Series” aux Canadian Online Publishing Awards en 2019. Le reportage a aussi reçu une mention honorable pour son excellence dans la couverture de la violence et des traumatismes aux prix Dart 2019 à New York.

Son reportage «Un train pour l’Arctique: Bâtir l'avenir au péril d'une culture?» sur l'impact que pourrait avoir un projet d'infrastructure de plusieurs milliards d'euros sur les communautés autochtones de l'Arctique européen a été finaliste dans la catégorie enquête (médias en ligne) aux prix de l'Association canadienne des journalistes pour l'année 2019.

Son documentaire multimedia «Bridging the Divide» sur le système de santé dans l’Arctique canadien a été finaliste aux prix Webby 2012.

En outre, son travail sur les changements climatiques dans l'Arctique canadien a été présenté à l'émission scientifique «Découverte» de la chaîne française de Radio-Canada, de même qu'au «Téléjournal», l'émission phare de nouvelles de Radio-Canada.

Au cours de sa carrière Eilís a travaillé pour des médias au Canada et aux États-Unis, et comme animatrice pour la série «Best in China» de Discovery/BBC Worldwide.

Twitter : @Arctic_EQ

Courriel : eilis.quinn@radio-canada.ca

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