Yukon: Comment mieux répondre aux besoins des étudiants autochtones

Un colloque sur l’éducation autochtone a rassemblé 120 représentants de collèges et d’universités cette semaine à Whitehorse.
Le thème de l’événement organisé par Collèges et instituts Canada est la « réconciliation » et dérive directement des conclusions de la Commission de vérité et réconciliation. L’organisme a développé en ce sens l’an dernier un protocole sur l’éducation des autochtones qui vise à mieux répondre aux besoins de ceux-ci.
La présidente-directrice générale de Collèges et instituts Canada, Denise Amyot, affirme que pour l’instant, le tiers des établissements membres de l’organisme l’ont signé. Le colloque visait à faire un suivi sur le protocole.
- L’éducation des Autochtones en tant que priorité institutionnelle
- Des structures de gouvernance qui reconnaissent et respectent les Autochtones
- Des programmes d’études et des méthodes d’apprentissage qui font appel aux traditions intellectuelles et culturelles autochtones dans leur mise en œuvre
- Des méthodes pour accroître la compréhension mutuelle et la réciprocité des relations entre Autochtones et non autochtones
- Les obstacles à l’augmentation du nombre d’employés autochtones dans les collèges et instituts et des pistes de solutions
- Des services et un milieu d’apprentissage holistiques centrés sur les apprenants autochtones pour garantir leur réussite
- Des partenariats solides pour favoriser l’autodétermination des communautés autochtones
Des initiatives réussies

Au Cégep de Trois-Rivières au Québec, une agente de liaison autochtone a été embauchée il y a trois ans pour accompagner les jeunes attikameks souvent déracinés à leur arrivée à l’établissement postsecondaire. « Pour plusieurs, c’est des difficultés, échec par dessus échec » affirme le directeur des affaires étudiantes et communautaires, Réjean Paquet.
Ce dernier soutient que plus d’autochtones terminent aujourd’hui leurs cours qu’il y a cinq ans, bien que le projet d’une agente de liaison soit encore jeune. Il faut maintenant, selon lui, aller plus loin. « Par exemple sensibiliser le corps professoral aux réalités autochtones […] Un professeur dont la pédagogie tout de suite au premier cour il dit « Bon bien vous allez travailler en équipes, alors mettez-vous tout de suite en équipes. » Qu’est-ce qui va arriver avec notre étudiant autochtone? Il va rester tout seul dans son coin. »
Isabelle Carrier du Collège Dawson à Montréal croit de son côté qu’il faut se faire patients, rappelant que les relations entre Autochtones et non autochtones ont été minées depuis de nombreuses générations. « Il y a aussi le danger de faire toutes des choses en surface. On va avoir une activité, on va inviter des gens qui vont présenter un élément culturel, mais ça, c’est de la surface. Si on veut vraiment faire de la véritable réconciliation, faut vraiment aller profondément et ça, ça prend du temps. »