COVID-19 : de l’aide financière pour des refuges d’Iqaluit, dans le nord-est canadien

La mise en application de mesures de distanciation sociale est un défi difficile pour les refuges d’Iqaluit qui font face à un manque d’espace d’hébergement. (Marc Godbout/Radio-Canada)
Des refuges d’Iqaluit aux prises avec un manque criant d’espace recevront un financement d’urgence de leur municipalité pour les aider à faire face à la crise de la COVID-19.

Le conseil municipal a validé lundi l’octroi d’une aide financière de 351 200 $ à trois organismes qui viennent en aide aux sans-abri d’Iqaluit.

L’enveloppe découle d’un financement de 600 000 $ alloué à la municipalité grâce au Plan d’intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19.

« Nous avions informé le gouvernement fédéral que nous avions des besoins importants à combler », explique l’adjointe au maire, Janet Brewster, qui dirige un groupe de travail chargé d’établir les priorités de la Ville pour faire face à la crise sanitaire.

Manque d’espace

La Société Uquutaq, un refuge pour hommes, recevra 200 000 $. Cette somme s’ajoute à un financement de 100 000 $, versé au mois de mars, et doit servir à trouver un nouvel espace d’hébergement pour des aînés et des personnes vulnérables.

« Les fonds vont nous permettre de couvrir les coûts liés au déplacement de 15 personnes, de membres du personnel et de nourriture vers le nouvel établissement », indique la directrice générale de la Société Uquutaq, Laurel McCorriston. L’emplacement du bâtiment n’est pas divulgué pour le moment.

La directrice de la Société Qquutaq d’Iqaluit, Laurel McCorriston, s’inquiète des répercussions qu’aurait l’apparition d’un premier cas de COVID-19 dans le refuge. (Travis Burke/CBC)

Elle ajoute que le financement restant servira à acheter des produits sanitaires, dont des masques et des gants.

« Le refuge dispose de 32 lits, mais nous sommes toujours au maximum de notre capacité, puisque nous accueillons en moyenne 40 à 60 personnes par nuit. »Laurel McCorriston, directrice générale, Société Uquutaq

En raison du manque d’espace, la mise en application de mesures d’éloignement physique est difficile, voire impossible, à maintenir au quotidien. « Un seul cas de COVID-19 pourrait se transmettre extrêmement rapidement », assure Laurel McCorriston.

« Et s’ils ne sont pas assez malades pour être hospitalisés, nous allons devoir trouver des manières de gérer la situation, dit-elle. Nous ne pourrons pas les garder dans le refuge s’ils sont malades, ni leur offrir des soins, parce que nous ne sommes pas qualifiés pour ça. »

Pour le moment, Laurel McCorriston affirme qu’une unité dans un logement social est disponible pour les personnes qui présentent des symptômes.

« Les employés de notre refuge ne sont pas des travailleurs de la santé. »Laurel McCorriston, directrice générale, Société Uquutaq

En cas de besoins supplémentaires, l’adjointe au maire affirme que les refuges pourront toujours faire appel à l’aide des hôtels, des logements loués sur la plateforme Airbnb ou des appartements vacants d’employés du gouvernement territorial.

Sommes additionnelles

Le refuge pour femmes YWCA Agvvik recevra quant à lui 105 000 $ pour offrir un nouvel espace d’auto-isolement et pour acheter du matériel, dont des draps et des serviettes.

Une affiche apposée sur la porte d’entrée du centre alimentaire de Qajuqturvik au Nunavut informe les clients du nouvel horaire de services. (Beth Brown/CBC)

Le centre alimentaire de Qajuqturvik disposera d’environ 46 000 $ pour acheter, distribuer et livrer des denrées aux personnes dans le besoin.

Une somme d’un peu moins de 200 000 $ servira par ailleurs à éponger des besoins supplémentaires de personnes en situation d’itinérance.

Selon Janet Brewster, le versement des sommes annoncées devrait avoir lieu au cours des prochains jours.

Matisse Harvey, Radio-Canada

Pour d’autres nouvelles sur l'Arctique canadien, visitez le site d'ICI Grand Nord.

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *