Le roman « Nord Alice » de l’auteur canadien Marc Séguin adapté au cinéma
Une maison de production de Gatineau adapte pour le grand écran le livre Nord Alice de l’auteur, peintre et réalisateur né à Ottawa, Marc Séguin.
Le scénario sera adapté par le président et producteur de l’entreprise, Jason Brennan, et la cinéaste d’origine mohawk Sonia Bonspille Boileau. Cette dernière signera également la réalisation.
« C’est une nouvelle aventure comme on n’en a pas encore vue », lance M. Brennan. « Marc est connu. Alors, qu’il nous fasse confiance, c’est super pour nous. On est très reconnaissants pour ça. »
Dans ce roman, un médecin s’exile de New York à Kuujjuaq après avoir quitté son amoureuse, Alice, une inuite. Le Grand Nord, qui le malmène et le confronte, lui permettra de trouver une certaine quiétude.
Qu’on ne s’y trompe pas : la « Alice du Nord » n’est pas celle de Stealing Alice, l’héroïne du film réalisé et autofinancé par Marc Séguin.
Après son expérience à la réalisation, ce dernier a préféré confier le projet à des gens habitués aux démarches administratives et aux demandes plus traditionnelles de financement.
D’une rencontre à un film
Mme Bonspille Boileau et Marc Séguin se sont d’abord rencontrés dans le cadre d’un panel l’année dernière. Par la suite, l’artiste a vu et apprécié le film Le Dep, réalisé par celle-ci.
De fil en aiguille, l’idée d’adapter Nord Alice s’est concrétisée.
La prochaine année sera donc consacrée à l’écriture du scénario, qui se fera à quatre mains par le duo Brennan, qui connaît bien le Nord québécois, et Bonspille Boileau.
Si l’histoire reste la même, la façon de la raconter sera différente.
Sonia Bonspille Boileau tient en effet à « donner une vraie voix au personnage féminin d’Alice », explique Jason Brennan. Alors que le roman était raconté du point de vue du narrateur masculin, le scénario présentera l’histoire « dans une perspective de relation amoureuse, mais vue des deux côtés. »
« Sonia est une des personnes les mieux placées pour représenter à l’écran une femme autochtone », souligne-t-il. « C’est sûr qu’il y a une grosse différence entre une femme inuite et une femme des Premières Nations, sauf qu’il y a quand même certaines similarités pour pouvoir faire une représentation juste. »
Quant à Marc Séguin, il « va offrir quelques propositions, certaines choses qui lui avaient en tête lorsqu’il a écrit le livre ».
Repérage et financement
Le duo s’envolera pour Kuujjuaq avec Marc Séguin au mois d’août, afin de visiter les lieux qui ont inspiré le romancier.
Lorsque le scénario terminé, en 2018, viendra l’étape du financement. Jason Brennan vise un budget « idéalement autour de 2,5 millions » de dollars.
Le tournage, prévu à la fin de 2019 ou au début de 2020, s’effectuera à New York et dans le Nord, avec une équipe réduite.
Jason Brennan espère que l’équipe technique proviendra de la région d’Ottawa.