La saison de la chicoutai bat son plein dans le Nord-Est québécois
La chicoutai est un petit fruit emblématique de la Basse-Côte-Nord et de la côte du Labrador, aussi connu sous le nom de plaquebière. La saison de la cueillette bat son plein à Gros-Mécatina. Le beau temps et le vent invitent les cueilleurs dans le secteur de la Pointe Rouge.
Riche en nutriments et d’un goût unique, la chicoutai fait la joie des cueilleurs appliqués et des gourmets du dimanche.
Le secrétaire-trésorier à la Corporation de diversification économique de Mécatina, Paul Nadeau, explique que la chicoutai pousse dans des endroits humides. Il ajoute que le petit fruit aura un goût et une couleur différente, selon l’endroit où il est cueilli. « Elle est généralement plus petite et plus jaune. Sur les coteaux, la sphaigne, il y a plus de verdure, il y a plus de flore naine et verte. Là, la chicoutai est généralement plus grosse, plus colorée et plus rougeâtre », dit-il.
Tradition et culture
Une bonne cueillette assure des provisions de vitamine C pour les longs mois d’hiver. Pour Paul Nadeau, la cueillette de chicoutai est une tradition. Son père en consommait près de 35 kilos par année. Aujourd’hui, Paul Nadeau en cueille pour sa famille.
Paul Nadeau, secrétaire-trésorier à la Corporation de diversification économique de Mécatina
Un potentiel économique?
La communauté se remet de deux moratoires sur la pêche à la morue. Pour diversifier l’économie, elle mise sur le potentiel des petits fruits. Selon Paul Nadeau, la chicoutai est de plus en plus abondante dans la région.
« Par contre on a des saisons où elle est très peu abondante, ce qui n’est pas très favorable au développement d’une industrie où on veut un approvisionnement plus stable », ajoute-t-il.
Paul Nadeau estime qu’il est nécessaire de développer l’agriculture de la chicoutai afin d’améliorer la stabilité de la cueillette. Cela représente tout un défi selon lui. Avec le soutien du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, La Tabatière et Baie-des-Moutons en font l’expérience depuis cinq ans.
Toujours un plaisir
Même si un souffle nouveau s’empare de la communauté, les traditions restent bien en place. Délima Smith-Marcoux est cuisinière. Elle prend plaisir, malgré la retraite, à préparer une centaine de tartes aux chicoutais par année.