45e Forum géoscientifique: La nouvelle ère de l’industrie minière canadienne au Yukon

Après plusieurs années difficiles, l’industrie minière au Yukon se porte mieux et les délégués au Forum géoscientifique annuel également.
Les dernières statistiques font état de dépenses dans le secteur de l’exploration minière de 145 millions de dollars cette année, soit un tiers de plus que ce que les prévisions du gouvernement affichaient en janvier.
À cela s’ajoutent les investissements de 275 millions de dollars de la minière Victoria Gold sur son projet Eagle, qui vient par ailleurs de finaliser une entente en approvisionnement d’électricité avec la société d’État Énergie Yukon.

Le ministre d’Énergie, Mines et Ressources, Ranj Pillai, affirme que le Yukon est sur les lèvres des investisseurs en Amérique du Nord après l’annonce des gouvernements fédéral et territorial d’investir 360 millions de dollars pour construire des routes d’accès vers les secteurs riches en minéraux.
«Il faut regarder vers l’avenir, mais il y a de nombreuses étapes. […] Nous n’avancerons pas sur un quelconque projet minier de ces secteurs avant d’avoir des ententes avec les Premières Nations, mais cette annonce pourrait réellement ouvrir ces ressources au développement économique.» – Ranj Pillai, ministre Énergies, Mines et Ressources du Yukon
Le président sortant de la Chambre des mines, Mike Burke, admet que le climat politique au Yukon a changé ces dernières années et croit que le partenariat avec les Premières Nations est perçu de nos jours comme nécessaire par l’industrie pour qu’un projet puisse réussir.
« Nous avons toujours dit que l’industrie minière est en première ligne du travail avec les Premières Nations puisque les gisements minéraux sont inévitablement dans l’arrière-cour d’une Première Nation. »

Les relations entre les Premières Nations du Yukon et l’industrie minière ont été délicates ces dernières années au sujet du développement du bassin de la rivière Peel et du projet de loi S-6, deux dossiers qui touchent aux revendications territoriales autochtones et au développement industriel.
Le président de l’entreprise d’exploration minière Aurora Geosciences, Gary Vivan, croit toutefois que les nouvelles relations avec les communautés et les évaluations environnementales rassurent les investisseurs. C’est ce qu’il appelle le « permis social », ou l’habileté de l’industrie à démontrer son investissement dans les collectivités touchées.
«Je crois qu’en général, l’industrie n’est pas déçue avec les réformes réglementaires dans les trois territoires et je crois qu’à bien des égards le sud du pays a beaucoup à apprendre des trois territoires.» – Gary Vivian, président, Aurora Geosciences
La réalité virtuelle au service de la transparence

La technologie au service de l’industrie minière est bien présente dans les kiosques du salon commercial. Parmi les nouveautés, la réalité virtuelle qui permet de visiter un site minier à partir d’une tablette.
Alex Holmes de l’entreprise VRify affirme que les investisseurs sont emballés par le fait de pouvoir avoir une première visite sans devoir se déplacer sur place. La technologie, selon lui, permet également une meilleure sensibilisation du public à ce qui se fait sur le terrain.
« Ça aide certainement à la transparence, à démystifier certains préjugés qui existent. Nous encourageons nos clients à mettre de l’avant les initiatives entreprises dans les collectivités, la responsabilité environnementale, d’emmener les gens de façon virtuelle à voir ce que les minières font sur le terrain. »
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