Les oiseaux de l’Arctique ont-ils trop chaud?

Les changements climatiques pourraient avoir un effet surprenant sur certains oiseaux de l’Arctique qui sont adaptés aux froids extrêmes : ces oiseaux pourraient avoir trop chaud! C’est ce que suggèrent les premières données d’une chercheuse québécoise d’une université au Canada.
Justine Drolet, étudiante à la maîtrise en biologie à l’Université du Québec à Rimouski, s’intéresse au plectrophane des neiges, aussi appelé bruant. Il s’agit d’un oiseau très tolérant aux grands froids, qui supporte facilement des températures sous les -30 degrés Celsius.

Le bruant fréquente le Sud du Canada et le Nord des États-Unis pendant l’hiver et migre vers l’Arctique l’été pour s’y reproduire. « Il passe l’ensemble de son cycle vital, l’ensemble de l’année, dans des conditions froides », illustre Justine Drolet.
Les effets des changements climatiques sur les oiseaux
Or, avec le réchauffement climatique, le mercure en Arctique dépasse régulièrement les 20 degrés Celsius. Les premières données de Justine Drolet suggèrent qu’à ces températures, le bruant a trop chaud.
« Les oiseaux, quand il fait chaud et qu’ils volent, ce qu’on observe, c’est un peu comme les chiens quand ils halètent. Ils ouvrent le bec et se mettent à respirer vraiment fort pour évacuer de la chaleur, parce qu’ils ont trop chaud », explique Mme Drolet.

La reproduction affectée?
Selon Mme Drolet, les oiseaux souffrent davantage de la chaleur lorsqu’ils sont actifs, par exemple lorsqu’ils se déplacent pour trouver de la nourriture et la ramener au nid.
Par conséquent, il y a un risque pour la reproduction de l’espèce, selon le professeur en biologie François Vézina, qui supervise les travaux de Justine Drolet.
«On se retrouve avec des individus qui vont être moins performants. Ils ne vont peut-être pas en mourir. Par contre, ils vont élever moins de bébés, parce qu’ils vont être moins efficaces pour nourrir leur progéniture.» – François Vézina, professeur de biologie, Université du Québec à Rimouski
François Vézina note d’ailleurs que le plectrophane des neiges a décliné de plus de 60 % au cours des 40 dernières années, et qu’on connaît mal les causes de ce déclin.
Les recherches se poursuivent sur le terrain
Dans le cadre de ses recherches, Justine Drolet soumet ces oiseaux à différentes températures pour déterminer leur plage de tolérance thermique. Ses travaux doivent se poursuivre jusqu’en août 2019.
Les deux chercheurs croient que d’autres oiseaux habitués aux grands froids pourraient eux aussi avoir trop chaud en raison des changements climatiques dans l’Arctique, notamment certains oiseaux marins.
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Pour la première fois, cet hiver, les Plectrophanes des neiges sont venus régulièrement à ma mangeoire attenante à la maison, et sur ma galerie pour manger des graines que je ne finis pas de leur fournir…ils sont encore ici ce 28 mars 2022…..j’adore leur présence, ils mettent de la vie ! Je demeure dans le bas St-Laurent à Ste-Félicité de Matane. Je me pose une question…..ils vont partir quand pour l’Artique?