Départ de la 35e Yukon Quest à Fairbanks en Alaska

La 35e course de traîneaux à chiens Yukon Quest a été lancée samedi matin à Fairbanks, en Alaska, en direction de Whitehorse, 1600 kilomètres plus loin.
Le gagnant, attendu à Whitehorse environ 10 jours plus tard, recevra une bourse de 125 000 $ US et quatre onces d’or s’il est également le premier à parvenir au point de la mi-course à Dawson.
Cette année, 26 équipes de 14 chiens et leur meneur y participent, dont plusieurs champions des éditions précédentes.

Le jeune Alaskien Matt Hall, champion l’an dernier, est de retour, tout comme son compatriote Hugh Neff, qui en sera à sa 18e participation. Son plus proche rival des dernières années, Allen Moore, également de l’Alaska, en sera à sa 8e participation.
Des 26 conducteurs de traîneaux, 16 sont Américains et six sont Canadiens, les autres, de différentes nationalités européennes.
Le meneur d’attelages Luc Tweddell participe à son troisième Yukon Quest.
Une activité familiale
Le Franco-Yukonnais Luc Tweddell est de retour sur la piste du Yukon Quest pour la troisième fois et peut-être la dernière, dit-il, puisque ses deux filles ont l’intention de reprendre le flambeau de la compétition. Il se réjouit que le trajet parte de Fairbanks cette année.
Ses filles et sa conjointe seront également du voyage pour l’accompagner. « Je ne serais pas capable de partir avec des gens que je connais plus ou moins parce que, quand tu pars dans une course comme ça, t’es tout le temps fatigué, tes proches te parlent puis ils te connaissent, ils savent que t’es pas fâché même si des fois tes directives sont un peu sèches. S’ils n’étaient pas là, je ne suis pas sûr que j’aimerais ça », confie-t-il.
Pour les chiens, la motivation passe par la nourriture. « J’ai apporté le plus de variétés possible de nourriture pour plaire à chacun. S’il y en a un qui ne veut pas manger de telle affaire, j’ai [autre chose]. Je vais trouver quelque chose pour tous mes coéquipiers », promet-il.
Des aspects de l’organisation qui rendent selon lui le sport du traîneau à chiens « complet ».
Nathalie Haltrich est la directrice yukonnaise de la course
Une bonne année financière
La directrice yukonnaise de l’événement, Nathalie Haltrich, affirme qu’il s’agit somme toute d’une bonne année. Les commanditaires sont au rendez-vous et les participants aussi.
Elle sera présente lors du départ à Fairbanks pour appuyer l’organisation qui doit gérer deux courses en Alaska cette année. L’une fait 1600 kilomètres et l’autre, version courte de la première, parcourt 480 kilomètres et rassemble 15 attelages.

Comme d’habitude, les conditions de la piste tiennent les organisateurs aux aguets, d’autant que la glace causée par les redoux plus tôt cet hiver a forcé les organisateurs à détourner la piste au nord de la ligne d’arrivée à Whitehorse.
« [Le détour] va passer sur le lac Laberge, et ça, c’est vraiment intéressant parce que c’est la route traditionnelle de la Yukon Quest. On a pris cette route pendant les 10 ou 11 premières courses. […] alors pour le 35e [anniversaire], on va prendre ce parcours encore. »
Nathalie Haltrich se réjouit tout particulièrement de certains partenariats, comme celui d’un programme éducatif qui suivra le long de la piste et entrera en contact avec des écoles d’ailleurs au pays et aux États-Unis.
Jean-Marc Champeval est président du conseil d’administration du Yukon Quest côté Yukon.
Des finances plus stables
L’organisation du Yukon Quest est gérée par deux conseils d’administration, un au Yukon et un autre en Alaska, chacun disposant d’une équipe de personnel organisateur.
Il en coûte plus d’un million de dollars pour tenir l’événement. Si par les années passées, la question du financement a fait couler beaucoup d’encre, la situation s’est aujourd’hui rétablie, dit le président yukonnais, Jean-Marc Champeval.
Le président, concurrent l’an dernier sur la version courte du Yukon Quest, affirme que les critiques récentes qui ont affecté tout particulièrement la course alaskienne Iditarod n’ont pas refroidi les commanditaires, dont la plupart sont des entreprises locales.
« Pour changer l’image auprès du public, […] je pense que le mieux c’est d’inviter les gens à venir au check point, d’inviter les gens à venir au départ, venir à la ligne d’arrivée […] venir voir les chiens quand ils arrivent et de se rendre compte par eux-mêmes que les chiens arrivent […] heureux », soutient M. Champeval.