Une étude sur les armes des chasseurs préhistoriques en Alaska révèle une grande intelligence technique

L’équipe de recherche a ainsi recréé trois types de projectiles, l’un fabriqué avec des os, l’autre fabriqué avec de la pierre et un troisième fabriqué à partir des deux éléments. Chacun des projectiles a donné un résultat révélateur. (Courtoisie: Janice Wood)
Une chercheuse a recréé des armes préhistoriques et en a expérimenté l’utilisation pour aboutir à de nouvelles hypothèses sur les migrations humaines et sur l’extinction de certaines races animales.

« Les questions que je me suis posées pour entreprendre mes recherches sont : étaient-ils différents et leur culture était-elle si éloignée de la nôtre? » explique la chercheuse. « J’en suis venu à la conclusion qu’ils étaient des gens comme nous qui chassaient d’autres animaux avec des armes différentes », poursuit Janice Wood.

L’archéologue américaine considère que cette étude informe sur les chasseurs préhistoriques et éclaire sur les répercussions de leur pratique jusqu’à aujourd’hui. Pour en savoir davantage sur leurs méthodes, la chercheuse s’est attardée à connaître l’impact des armes en usage à l’époque.

L’Arctique est une région hostile
« L’Arctique est une région hostile et devait forcer l’être humain à segmenter son alimentation, il devait donc créer des stratégies de chasse dans ce sens, car il n’y avait pas de supermarchés à l’époque.  Et il devait aussi se déplacer pour aller chercher sa nourriture», explique l’archéologue américaine Janice Wood. (Courtoisie: Janice Wood)

« Quels types de blessures infligeaient ces armes? Quelles en étaient les propriétés? Ce sont des questions que nous nous sommes posées pour produire cette étude », explique-t-elle.

« L’Arctique est une région hostile et devait forcer l’être humain à segmenter son alimentation, il devait donc créer des stratégies de chasse dans ce sens, car il n’y avait pas de supermarchés à l’époque (rires!)  Et il devait aussi se déplacer pour aller chercher sa nourriture ».

En établissant des liens entre les différentes blessures créées par ces pointes et les types d’animaux qui étaient alors chassés, l’équipe de recherche a créé de nouvelles pistes de compréhension des choix techniques de ces chasseurs préhistoriques.

Les armes que la chercheuse a recréées proviennent des premiers documents archéologiques en Alaska il y a 10 000 à 14 000 ans. C’est une des époques archéologiques les moins comprises de l’histoire et les projectiles qui étaient alors en usage sont totalement différents.

3 types de projectiles

L’équipe de recherche a ainsi fait trois types de projectiles, l’un fabriqué avec des os, l’autre fabriqué avec de la pierre et un troisième fabriqué à partir des deux éléments. Chacun des projectiles a donné un résultat particulier. Le composite a donné des résultats efficaces et divers aptes à infliger de sévères blessures, peu importe le gibier et la partie du corps atteinte. Les pointes en ossements pénètrent plus profondément avec des blessures plus étroites, tandis que les pointes en pierres donnent de plus larges blessures et provoquent donc une mort plus rapide.

« Je crois qu’il est difficile aujourd’hui de réaliser la capacité d’invention dont faisaient preuve nos ancêtres. Ils étaient beaucoup plus sophistiqués que ce que nous imaginions. Surtout au niveau des types de blessures infligées par les armes et les choix que ces hommes faisaient. Tout cela avec des arcs et des flèches devant des animaux immenses et dangereux », explique la chercheuse.

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