La fonte des glaces dans l’Arctique canadien perturbe la navigation dans le nord de l’océan Atlantique

Une étude menée par l’université du Manitoba révèle une quantité anormalement élevée de glace Arctique dans les eaux du nord de l’océan Atlantique, rendant la navigation printanière extrêmement hasardeuse.
« Le réchauffement climatique bouleverse l’océan et la circulation atmosphérique dans l’Arctique, ce qui rend la glace plus mobile », explique l’auteur principal de cette recherche, le professeur David G. Barber.
L’étude a été menée pour donner suite au constat que de nombreuses voies maritimes, habituellement navigables en mai et en juin, étaient obstruées par la présence massive de glace. C’est entre la mer du Labrador et l’Océan Atlantique que le bateau scientifique CCGS Amundsen a porté secours à des pêcheurs coincés dans les glaces. David G. Barber était alors en mission scientifique à bord du bateau qui a dû dévier sa trajectoire.
Se préparer pour l’avenir

Les auteurs de cette étude, publiée dans le numéro de mars de la revue scientifique américaine Geophysical Research Letter, ont aussi constaté que les températures plus chaudes dues au réchauffement climatique ouvrent des passages habituellement fermés par la glace et le froid tel que le détroit de Nares et le détroit de Lancaster. Ce qui amène une circulation massive de glace sur les côtes de Terre-Neuve.
« Nous devons nous préparer à ce type de situation à l’avenir », explique le professeur Barber. « Parce que ce phénomène va se répéter dans les prochaines décennies jusqu’à une disparition totale de la glace en Arctique durant l’été ».
Afin de tenter de comprendre pourquoi il y avait tant de glace, le professeur Barber et son équipe ont relevé des échantillons et mesuré l’épaisseur, la température et la salinité des glaces retrouvées en Atlantique Nord. En plus de ces tests, ils ont utilisé des drones pour surveiller les déplacements et utilisé les données du Service canadien des glaces (SCG) pour cartographier les déplacements massifs.
L’équipe de chercheurs de David G. Barber ne croit pas qu’il y aura une quantité aussi massive ce printemps-ci dans l’Atlantique Nord. La garde côtière canadienne se tient cependant sur un pied d’alerte au cas où ils devraient intervenir.