Rencontre avec un des derniers trappeurs du Nord canadien

Il existe toujours des coureurs des bois au Canada. Ils vivent de la trappe, de la chasse, de la pêche, et sortent rarement de la forêt, qui est leur demeure. Toutefois, leur mode de vie ancestral est en train de disparaître, selon Rock Boivin, un des derniers trappeurs du Yukon.
Trois ou quatre fois par année, Rock Boivin et sa femme Kathryn font une heure de bateau, puis cinq heures de route pour se rendre à Whitehorse y faire des provisions. Ils retournent ensuite à leur maison construite au fond des bois, au Yukon.
« Il y avait beaucoup de trappeurs quand nous sommes arrivés au Yukon », indique Rock Boivin. Trappeurs en hiver, mineurs en été, bûcherons au printemps et chasseurs l’automne : leur vie suivait le rythme des saisons.
« Vivre de la trappe, c’est une vie très humble, affirme Rock Boivin. Ce n’est pas un mode de vie que les jeunes veulent sur le plan financier. » Selon lui, les jeunes souhaitent avoir un véhicule, une maison en ville, de l’électricité, et ne sont pas prêts à faire les sacrifices nécessaires pour vivre dans les bois.
Lui-même, qui possède aussi un ranch à Whitehorse, trouve qu’il s’est habitué au confort de la ville : « J’ai tendance à devenir un peu homme blanc. » Maintenant que ses enfants sont grands, il rêve de retourner vivre dans une tente dans les montagnes, comme il le faisait à ses débuts comme trappeur.
Le tourisme et ses bienfaits pour les Autochtones
Bon nombre des amis de Rock Boivin sont des Autochtones. « On rigole tout le temps, raconte-t-il. Ils nous appellent “les Français fous”, nous les appelons “les Indiens”. »
Le trappeur estime que le tourisme au Yukon a eu beaucoup de retombées positives pour les Autochtones, notamment en donnant de la visibilité à leur culture. Il croit que l’augmentation du tourisme a poussé les Autochtones à mettre de l’avant leurs traditions et à en être fiers.