Une ligne d’écoute en français donne espoir dans le Nord canadien

Après huit mois de service au Yukon (nord-ouest du Canada), le partenariat avec la ligne d’écoute pour francophones en détresse Tel-Aide Outaouais (province de Québec) promet de devenir un modèle pour d’autres endroits au pays, selon les responsables.
Tel-Aide Outaouais offre au Québec (est), en Ontario(est), en Alberta (ouest) et, depuis le mois d’octobre, au Yukon une ligne d’écoute empathique grâce à une cinquantaine de bénévoles spécialement formés.
Le service permet aux francophones de s’exprimer dans leur langue lorsqu’ils traversent un moment difficile et sentent le besoin de parler à quelqu’un. Le directeur de l’organisme, Jean-François Parent, affirme que des 10 000 appels par année, une trentaine proviennent du Yukon, soit autant qu’en Alberta.
Au Yukon, un service en progression
La collaboration avec le Yukon a été présentée comme étant le succès de l’année lors de l’assemblée générale annuelle de l’organisme mercredi. En raison du décalage horaire, les instigateurs du projet ont insisté pour que celui-ci soit dorénavant offert 24 h sur 24, 7 jours sur 7, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Le partenariat de trois ans avec le territoire coûte au gouvernement du Yukon 23 000 $ par année.
Sandra St-Laurent, directrice du Partenariat communauté en santé, qui a chapeauté le projet au Yukon, affirme que la ligne d’écoute est venue répondre à un besoin indéniable émanant des Franco-Yukonnais. « Il n’y avait pas une semaine où je ne recevais pas un appel d’aide ou une demande de références pour des services en santé mentale en français. »
Un service confidentiel, mais insuffisant
Jean-François Parent espère que d’autres provinces emboîteront le pas, puisque Tel-Aide, souligne-t-il, permet de pallier plusieurs difficultés en santé mentale en milieu minoritaire.
« Quand on regarde les populations francophones qui sont plus petites, les gens se connaissent beaucoup. Si on est en détresse, on ne se sent pas bien, on n’a pas le goût d’appeler un centre d’appels et que ce soit quelqu’un qu’on connaît. On souhaite avoir l’anonymat et la confidentialité, donc c’est un des avantages de faire affaire avec une région plus éloignée pour des services d’appels de ce type-là. »
Mais Sandra St-Laurent rappelle de son côté que le service ne représente pas une solution complète pour les services en santé mentale.
« Ce n’est pas un service de counselling, ce n’est pas un service de psychiatrie. Il faut vraiment faire attention. »