ConocoPhillips s’explique sur la fuite de gaz de 2022 en Alaska
ConocoPhillips a détaillé jeudi les raisons d’une fuite de gaz naturel qui avait entraîné l’évacuation de 300 personnes dans le nord de l’Alaska l’an dernier, semant l’inquiétude dans le village voisin de Nuiqsut. Cela intervient alors que l’entreprise a reçu la semaine dernière l’autorisation du gouvernement américain pour son mégaprojet pétrolier Willow en Alaska.
Selon le journal Anchorage Daily News, des responsables de l’entreprise ont expliqué que le pompage de plus de 27 000 litres de carburant diesel, un liquide antigel, dans un puits de rejet, avait causé la défaillance d’un composant et entraîné la fuite en question.
Les responsables de ConocoPhillips témoignaient devant l’Alaska Oil and Gas Conservation Commission, qui supervise le forage et la production de pétrole et de gaz dans l’État.
La prise en compte tardive de la fuite lui a permis de se répandre pendant plusieurs jours. Elle a commencé le 27 février 2022 et a été détectée le 4 mars. L’entreprise n’avait pas anticipé que la zone souterraine peu profonde pouvait contenir des quantités importantes de gaz.
Une ingénieure en chef des puits pour ConocoPhillips, Erica Livingston, a expliqué que la conception du puits avait été utilisée à maintes reprises sans problème. Il n’y avait cependant pas de ciment là où la fuite a eu lieu, étant donné que la zone n’était pas censée avoir du gaz. Selon elle, renforcer le puits avec du ciment aurait permis de prévenir la fuite.
Aucun gaz n’a été détecté au-delà du site de forage et personne n’a été blessé par le gaz, a-t-elle ajouté. Plus de 200 000 mètres cubes de gaz naturel ont néanmoins été libérés avant de pouvoir être captés.
Erica Livingston a indiqué que l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis enquête sur cet incident. Elle l’a qualifié d’« incident significatif » tout en ajoutant qu’il a été, selon elle, une occasion d’apprentissage pour ConocoPhillips.
Surveillance accrue
L’entreprise assure avoir amélioré la surveillance de la pression dans ses puits et avoir détaillé les limites de pression et les solutions lorsque celles-ci sont dépassées.
La mairesse de Nuiqsut, Rosemary Ahtuangaruak, était l’une des deux membres du public jeudi à témoigner devant la commission par téléphone. Son village se situe à 13 kilomètres de la zone de forage.
Elle a mentionné que les habitants souhaitent en savoir plus sur la fuite pour prévenir de futurs incidents, car le projet Willow sera à 56 kilomètres à l’ouest du village. La mairesse est opposée à ce projet.
Le président de la commission, Brett Huber, a déclaré que la commission préparera un rapport final qui pourrait inclure des mesures d’exécution. Aucune date de publication du rapport n’a été donnée, et le président a refusé de répondre à des questions jusqu’à ce qu’il soit rendu public.
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