Le secteur minier des T.N.-O. doit être une priorité

Enseigne sur laquelle est écrit, en anglais, welcome to the 2024 geoscience forum.
Le 52e Colloque sur les sciences de la terre des T.N.-O. se déroule à Yellowknife du 26 au 28 novembre 2024. (Photo : Radio-Canada/Julie Plourde)

Avec la fermeture prochaine des mines de diamants aux Territoires du Nord-Ouest, des experts du secteur minier ont exprimé leurs craintes de voir l’économie du territoire s’écrouler, lors du lancement du 52e Colloque sur les sciences de la terre des Territoires du Nord-Ouest.

Ces experts se sont penchés mardi sur l’avenir de l’économie des T.N.-O., et sur les moyens de revitaliser le secteur des mines. Ce secteur contribue largement au PIB du territoire, selon April Hayward, membre du conseil d’administration de la Chambre des mines des T.N.-O. et du Nunavut.

Historiquement, 30 % du PIB du territoire provient des mines et de l’exploration et on s’attend à ce que ça baisse substantiellement au cours des prochaines années, dit-elle.

La mine de diamants Diavik doit fermer en 2026 et les deux autres mines, Ekati et Gahcho Kué, cesseront leurs activités d’ici à 2030.

Un énorme trou dans la neige vue d'en haut est en fait la mine à ciel ouvert Diavik.
La mine de diamants Diavik est située à environ 300 km de Yellowknife. (Photo : Rio Tinto)

Le président-directeur général de Denendeh Development Corporation, Darrell Beaulieu, dit que les T.N.-O. doivent agir maintenant pour soutenir ce secteur. Sa société incorporée est formée de tous les chefs dénés et vise à développer le futur économique et social des dénés des T.N.-O.

Personnes assises dans une salle de conférence, le 26 novembre 2024, à Yellowknife.
Plusieurs personnes ont assisté à la présentation d’experts lors du Colloque sur les sciences de la terre des T.N.-O., mardi. (Photo : Radio-Canada/Natalie Pressman)

Les T.N.-O. ne peuvent pas rester passifs face à l’économie mondiale, alors que la demande pour des minéraux critiques et autres ressources est à son point culminant, a mentionné Darrell Beaulieu.

Le temps de se relever les manches

Pour y parvenir, il faudrait que le territoire en fasse une priorité et mette sur pied un groupe de travail, selon lui.

Or, les experts invités au panel de discussion mardi, comme Tom Hoefer, conseiller principal à la Chambre des mines des T.N.-O. et du Nunavut, pouvaient difficilement contenir leur frustration devant l’inaction des gouvernements.

Tom Hoefer est debout et regarde la caméra, le 26 novembre 2024, à Yellowknife.
Tom Hoefer est l’ancien directeur de la Chambre des mines des T.N.-O. et du Nunavut. Il est maintenant conseiller principal et membre honoraire de l’organisme. (Photo : Radio-Canada/Julie Plourde)

Ce qui me fâche, c’est que nous avons une industrie qui vaut des milliards de dollars à risque. C’est gros, n’est-ce pas? Est-ce qu’on observe une réponse qui vaut des milliards de dollars de n’importe quel gouvernement? […] C’est ce qu’il nous faut maintenant, a-t-il dit.

Selon lui, le gouvernement territorial doit faire preuve de leadership pour renforcer le secteur des minéraux.

Notre premier ministre devrait dire : « Je vais m’en occuper, je vais relever mes manches. » Les deux assemblées précédentes n’ont pas pu le faire, mais savaient que ce problème était à nos portes, explique Tom Hoefer, conseiller principal à la Chambre des mines des T.N.-O. et du Nunavut.

Matt Spence, consultant en gestion et politique publique, a parlé d’un secteur minier se dirigeant tout droit vers une fin abrupte.

Quelqu’un doit convaincre le gouvernement territorial qu’on a un problème, car on est comme un somnambule marchant vers une falaise, a-t-il dit de façon imagée.

Besoin de certitudes

Pour soutenir les projets miniers, autant les infrastructures que les investissements sont nécessaires, selon ces experts.

Stephen Van Dine, directeur de la Ville de Yellowknife, a suggéré de créer une réserve pour fins d’investissement à partir de la richesse générée en ce moment par le secteur : « Si on n’est pas prêt à investir nous-mêmes, pourquoi [d’autres] le feraient? »

Des gestionnaires de compagnies minières juniors ont ajouté leur grain de sel à la conversation.

Une personne assise dans un fauteuil et tenant un micro, le 26 novembre 2024, à Yellowknife.
Claudine Lee, à gauche, est la vice-présidente de la responsabilité sociale des entreprises pour NorZinc. (Photo : Radio-Canada/Julie Plourde)

Ils veulent nous entendre leur dire que nous serons en mesure d’aller de l’avant et que le projet reçoit de l’appui dans le Nord, dit Claudiane Lee. NorZinc gère le projet de la mine de zinc Prairie Creek.

Ce projet a reçu 25 millions de dollars dans la dernière année du Fonds national des corridors commerciaux afin de construire une route de 170 km pour accéder directement au site minier.

Quand un investisseur observe cela et dit, bon, il n’y a pas d’infrastructure, alors pourquoi j’investirais dans ce projet, alors que je peux aller ailleurs où il y a des infrastructures?

Tous les participants ont exprimé ce besoin urgent de faire avancer des projets comme l’expansion de la centrale hydroélectrique Taltson ou la construction de la route donnant accès à la province géologique des Esclaves, une région au nord de Yellowknife disposant d’un important potentiel minéral inexploité.

Malgré tous ces défis, ils étaient tous d’accord pour dire que le potentiel géologique des T.N.-O. est énorme.

Les coûts sont élevés pour travailler ici, mais on a beaucoup de possibilités, indique Lisa Riley, présidente-directrice générale de Vital Metals, propriétaire du projet de mine de terres rares Nechalacho.

Francis MacDonald, président-directeur général de Li-FT, abonde dans le même sens. Sa compagnie gère un projet d’exploration de lithium, près de Yellowknife.

Les possibilités de découverte de nouveaux gisements de minéraux sont incroyables, a-t-il mentionné.

« C’est la raison pour laquelle nous sommes ici, en raison du potentiel géologique. […] Nous avons décidé qu’il valait la peine de venir ici. »

Avec les informations de Sarah Krymalowski

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Julie Plourde, Radio-Canada

Vidéojournalise à Yellowknife

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