Des ambassadeurs étrangers découvrent les réalités du Nord canadien

Une vingtaine d’ambassadeurs étrangers basés au Canada se sont rendus dans les trois territoires du Nord canadien à l’invitation du gouvernement fédéral.
Pendant une semaine, ils ont découvert le Nunavut, les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon.
Si certaines des activités relevaient de la visite touristique, les ambassadeurs ont surtout été introduits aux grands enjeux auxquels fait face cette région du pays, notamment les changements climatiques, les défis énergétiques et les conditions de vie des communautés autochtones.

« Un grand défi »
L’ambassadrice de France, Kareen Rispal, a vite noté les conditions de vie « difficiles » de certaines collectivités.

Kareen Rispal a par ailleurs compris le dilemme pour ces communautés de préserver leur culture tout en voulant adopter la modernité : « C’est un chemin difficile sur lequel ils sont engagés. »
Selon Christopher Duschenes, directeur général au développement des politiques économiques pour le ministère Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada (RCAANC) qui accompagnait le groupe, cette réalité difficile n’est pas à cacher, au contraire.
L’accompagnateur a remarqué que cette réalité avait particulièrement touché les ambassadeurs, entre autres ceux de pays en voie de développement. « Il y a des choses en commun dans leurs petits villages et petites villes en termes de problèmes sociaux, en termes de défis avec les infrastructures qui sont très semblables à ce qu’ils ont vu cette semaine. »
La tournée, selon lui, aura donc permis de donner un aperçu des défis et des succès de cette région encore méconnue pour le reste des Canadiens.
L’économie pas une priorité, mais un potentiel
Christopher Duschenes ne croit pas que la question économique était à l’avant-plan des objectifs des ambassadeurs.
L’ambassadrice d’Allemagne a toutefois noté certaines possibilités alors que ses compatriotes sont nombreux à choisir le Yukon comme terre d’accueil. Le pays occupe le quatrième rang des pays d’origine chez les immigrants étrangers.

Au-delà du tourisme, Sabine Sparwasser a remarqué au Yukon en particulier une « tendance à l’énergie renouvelable et à l’économie durable qui sont des aspects particulièrement d’intérêt pour l’Allemagne » qui conçoit, ajoute-t-elle, des produits dans le domaine. Elle se réjouit d’avoir vu la réalité et de pouvoir, dit-elle, rapporter ses observations.
Kareen Rispal affirme avoir été plus initiée à la question économique au Yukon que dans les deux autres territoires.
« Je trouve que le Yukon est très dynamique, on sent la vitalité, on sent la diversité, toutes les activités liées au tourisme et à l’entrepreneuriat. […] Au Nunavut et aux Territoires du Nord-Ouest, on voit d’autres aspects comme les problèmes de l’Arctique, des changements climatiques, de la recherche, et nous en France, on a beaucoup d’équipes de scientifiques qui collaborent sur ces thématiques. »
Un incident « malheureux »
La visite des ambassadeurs aura toutefois été marquée par un incident notoire lors de leur passage à Dawson au Yukon alors que le minibus qui les emmenait vers une excursion touristique a brûlé sous leurs yeux.
« C’est malheureux et un choc pour tout le monde, mais il n’y avait aucun danger et tout le monde était sorti 20 minutes plus tôt. […] Un petit incident qui n’aura aucun impact négatif de leur mémoire de la semaine », insiste Christopher Duschenes du gouvernement fédéral.
Le propriétaire de l’entreprise touristique Goldbottom Tours, Dave Millar, affirme qu’un des deux minibus qui transportaient le groupe a pris feu alors qu’il était stationné et que tout le monde, ainsi que les bagages, en était sorti.
La cause n’est pas connue, mais le chef pompier de la Ville de Dawson, Jim Regimbal, affirme qu’il ne s’agit pas d’une première en raison de la montée abrupte jusqu’au sommet. « Quand il fait chaud, que le soleil est là, et à défaut de meilleurs termes le mélange d’air est juste, ça arrive. »