Les autorités s’attendent à d’autres émeutes à la prison d’Iqaluit, au Nunavut
Les conditions de vie au Centre correctionnel de Baffin, à Iqaluit (Nord du Canada), continuent de se dégrader, des émeutes difficiles à contrôler y ont lieu et d’autres saccages sont à prévoir. C’est ce que martèle le directeur des Services correctionnels du Nunavut, Jean-Pierre Deroy.
« Il en faut peu pour causer des dommages ici, constate Jean-Pierre Deroy, qui travaille depuis plus de 25 ans à la prison d’Iqaluit. Je pense que c’est le plus important problème; le fait que l’établissement ne soit pas assez sécuritaire. » Depuis les dernières années, le Centre correctionnel de Baffin est aux prises avec des problèmes de surpeuplement.
Une émeute la semaine dernière
Le 20 juin, 26 détenus ont déclenché une émeute en se barricadant dans l’unité Charlie, une section de l’établissement à sécurité moyenne. Plusieurs d’entre eux ont lancé des objets de métal et des projectiles par une fenêtre ouverte de l’établissement. L’administration a dû faire appel à plus d’une vingtaine de policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) pour éviter des tentatives d’évasion.
La direction du Centre correctionnel n’a relevé aucun blessé, mais l’incident, qui a duré une partie de la nuit, a causé d’importants dommages matériels.
Les émeutes sont courantes au Centre correctionnel de Baffin, qui en est à sa deuxième émeute en moins d’un an. En septembre dernier, un incident similaire avait causé des dégâts matériels, dont la valeur s’est élevée à environ 100 000 $.
Depuis l’émeute du 20 juin, la majorité des détenus ont été temporairement transférés dans un établissement carcéral de l’Ontario (province au sud du Nunavut).
Des détenus stigmatisés
D’autres problèmes sous-jacents découlent du surpeuplement de l’établissement. Selon Jean-Pierre Deroy, certains détenus sont victimes de harcèlement et d’intimidation lorsqu’ils manifestent leur intérêt à prendre part à des programmes de réhabilitation durant leur incarcération. La promiscuité dans laquelle vivent les détenus empêche certains d’entre eux de participer à ce type de programmes, par peur de représailles.