Alphabétisation : la directrice d’une association franco-nordique récompensée
La directrice générale de l’Association franco-yukonnaise (AFY), Isabelle Salesse, est la lauréate du Prix d’alphabétisation du Conseil de la fédération pour sa contribution au développement des programmes au Yukon et dans le reste du pays.
Tous les ans, lors de la rencontre des premiers ministres des provinces canadiennes, le Conseil de la fédération récompense une personne par province et par territoire pour « des réalisations exceptionnelles, des pratiques novatrices et l’excellence en alphabétisation ».
C’est un honneur de recevoir ce prix, dit Isabelle Salesse, mais ça l’est encore plus de le recevoir quelques semaines après la mort de son bon ami, le Franco-Yukonnais Rock Brisson.
Rock Brisson avait gagné le même prix en 2006 pour son travail dans le monde de l’alphabétisation en tant qu’élève et modèle de persévérance.
« Rock avait fait un travail exemplaire à partir du moment où il a appris à lire et à écrire, à l’âge de 47 ans, avec l’AFY », raconte Isabelle Salesse. « Il a représenté ce dossier-là dans les écoles, il était allé faire des présentations pour parler de son expérience, pour parler de ses difficultés, pour encourager les jeunes à ne pas lâcher quoi qu’il arrive. »
Écoutez l’entrevue avec Isabelle Salesse :
Un travail continu
Isabelle Salesse a surtout été nommée à cause de son travail au sein du service d’orientation et de formation des adultes de l’AFY. Elle a contribué à la création de plusieurs outils pour faciliter l’apprentissage du français en milieu bilingue.
Cependant, le travail n’est pas terminé, selon elle, et il y a encore beaucoup de lacunes, notamment sur le plan de l’informatique.
« On a eu un immigrant en processus d’immigration, il ne savait pas lire et écrire. Quand il a eu des soucis pour son dossier, on nous a dit que la seule chose qu’il devait faire c’était d’aller sur le site web pour trouver de l’information », explique Isabelle Salesse.
« Il y a des aberrations dans notre système, parce qu’on part du principe que la technologie, c’est tout aujourd’hui, mais il y a encore des gens qui ont besoin d’aide », estime-t-elle. « Je ne crois pas qu’il y ait assez d’investissement mis dans ces dossiers-là. »