Un projet de loi sur les droits des Autochtones au Canada « en danger de mourir au Sénat », dit une sénatrice
À cinq mois des élections fédérales au Canada, le projet de loi qui vise à aligner la Déclaration des droits fondamentaux de la personne à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones est bloqué au Sénat par les conservateurs, selon une sénatrice libérale.
Les sénateurs conservateurs useraient de tactiques procédurales pour empêcher l’étude du projet de loi C-262, d’après la sénatrice Lillian Dyck.
Présenté par le député néo-démocrate Romeo Saganash en 2016, le projet de loi a été adopté par la Chambre des communes en 2018.
Lillian Dyck a déclaré que le sénateur conservateur Don Plett et ses collègues avaient bloqué sa demande de tenir une réunion prévue sur le projet C-262, alors que la Chambre rouge cessera ses travaux pour l’été dans trois semaines.
« Le temps est très limité, croit la sénatrice Dyck. Ça met le projet de loi en danger. »
Ce n’est toutefois pas la première fois que les conservateurs font face à ce genre d’accusation, des chefs autochtones ont déjà dénoncé ces manœuvres.
Certains conservateurs craignent que, si le projet de loi est adopté, les Autochtones aient un droit de veto dans les projets d’exploitation de ressources naturelles.
Le gouvernement et les experts assurent cependant que ça ne serait pas le cas.
Le chef de l’Assemblée des Premières Nations inquiet
Le chef de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Perry Bellegarde, devait témoigner devant le Sénat la semaine dernière.
« C’est scandaleux, honteux et antidémocratique, a-t-il déclaré. Nous avons perdu une autre journée de travail. »
Perry Bellegarde montre du doigt les sénateurs Don Plett et Scott Tannas pour le ralentissement des procédures.
D’autre part, l’ancien premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, Stephen Kakfwi, a rencontré le sénateur Plett pour discuter du projet de loi C-262 au nom de l’APN.
« J’ai eu le sentiment que l’on ressent lorsque l’on parle poliment et honnêtement à quelqu’un, mais qu’ils vont ensuite vous poignarder dans le dos », a confié Stephen Kakfwi.
« Ils sont fondamentalement malhonnêtes, poursuit-il. Ils sont les derniers vestiges de l’institution politique établie pour opprimer les droits fondamentaux des peuples autochtones. »
D’après un texte de Jorge Barrera de CBC