Tenir une ferme maraîchère dans le Nord canadien

La ferme Le Refuge se situe sur le bord du lac Madeline, à une trentaine de minutes de voiture de Yellowknife, capitale des Territoires du Nord-Ouest. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
Si l’on vous disait qu’il existe une petite ferme, au nord du 60e parallèle, sur une falaise en plein cœur de la forêt boréale, où poussent toutes sortes de légumes, vous seriez peut-être dubitatif. Mais si vous venez de Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.), vous savez sûrement qu’il s’agit du Refuge de France Benoit.

Début juin à la ferme Le Refuge, les petites serres sont déjà pleines de tomates, de laitues et d’autres légumes qui ne font qu’attendre d’être mangés ou transformés en de succulents plats.

Le reste de la production ne fait que commencer à pousser, mais la vie grouille déjà sur cette terre constituée de dizaines de plates-bandes et de rocaille, située à une trentaine de minutes de Yellowknife.

Écoutez le reportage de Mario De Ciccio au Téléjournal de Radio-Canada :

Tous ces légumes et ces semences, c’est le travail de France Benoit et, cette année, de sa « wwoofer » Marianne Barrier. Mais lors des fins de semaine d’été, il n’est pas rare de voir des amis venir l’aider… parfois sans invitation.

« On a un règlement ici à la ferme Le Refuge. Vous êtes invités une fois, et après vous devez vous inviter. »

France Benoit, propriétaire, le Refuge
Les portes sont toujours ouvertes pour un petit coup de main à la ferme Le Refuge. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
Un petit jardin devient une ferme

La ferme Le Refuge est née du simple petit jardin rattaché à la maison du lac Madeline, lorsque France Benoit y a emménagé il y a 27 ans.

Au fil des ans, le jardin s’est tranquillement transformé en une véritable petite ferme maraîchère, grâce au travail de France Benoit et de son époux.

France Benoit admet que le maintien de la ferme est un travail de taille, mais qui en vaut la peine avec l’aide qui lui est offerte. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

« La ferme a commencé par un jardin de 10 pieds par 10 pieds (3 mètres par 3 mètres) et, au fil des années, on a développé un système de plates-bandes surélevées qui était facile et beau, bon, pas cher, fait manuellement, scié à la main et fait avec beaucoup d’amour. »

« Pour moi, au fil des années, le jardinage est devenu une solution à tous les problèmes environnementaux qu’on pouvait avoir », explique la jardinière. « J’ai eu comme un déclic : “Ça, ça va être moi, ça va être ce que je peux faire au niveau de ma propre sécurité alimentaire et au niveau de ma propre communauté”. »

Début juin, certaines plates-bandes sont plutôt vides, mais prêtes pour la mise en terre. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
Une source d’inspiration

Avec le temps, son jardin est aussi devenu une façon pour elle d’inspirer les autres.

« C’est renversant le nombre de personnes à Yellowknife qui ont des jardins et qui s’intéressent à ça », raconte la jardinière. « Je pense que les gens commencent à jardiner chez eux, et investissent temps et argent pour reconvertir le devant de la maison en de belles plates-bandes ».

Le marché fermier de Yellowknife se tient tous les mardis de juin à la mi-septembre. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

Cette hausse de l’intérêt pour le jardinage à Yellowknife, France Benoit dit aussi la remarquer au marché fermier de Yellowknife, qu’elle a aidé à installer il y a six ans.

« [Début juin] je peux arriver avec 25 sacs de laitues, et ça se vend, ça se vend tout », explique France Benoit. « Sauf que je ne peux pas arriver en mi-juillet avec 25 sacs, parce que ça ne se vendrait pas. Il y a beaucoup de gens à Yellowknife qui produisent leurs salades. »

France Benoit dit pouvoir tout faire pousser dans son jardin et ses serres. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
Un avenir radieux pour l’agriculture aux T.N.-O.

Avec l’arrivée de l’Institut de formation agricole du Nord à Hay River (sud des T.N.-O.) et le développement de projets communautaires comme la grande serre à Inuvik (nord des T.N.-O.), ou encore les marchés fermiers à Yellowknife et ailleurs dans le territoire, France Benoit dit avoir beaucoup d’espoir pour l’agriculture du territoire.

« Il faut que ces choses-là soient durables et continuent à inspirer les autres », selon la jardinière. « Parce que moi, quand je pense aux jardins communautaires, le mot important ce n’est pas jardin, c’est communautaire. »

« C’est aux gens dans les communautés de décider d’eux-mêmes ce que leur futur agricole va avoir l’air. »

France Benoit, propriétaire, le Refuge
France Benoit organise des portes ouvertes à sa ferme trois fois par été pour permettre aux visiteurs d’en apprendre davantage sur le jardinage. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

Mario De Ciccio, Radio-Canada

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