Énergie et mines : malgré deux dissidences, les ministres s’entendent pour un Nord canadien plus compétitif
Les ministres représentant les provinces de l’Ontario (sud-est) et la Saskatchewan (centre-sud) à la rencontre annuelle des ministres responsables de l’énergie et des mines ont refusé de signer le communiqué commun. Cette réunion avait lieu cette année à Iqaluit, au Nunavut (Nord canadien) du 12 au 14 août.
À l’issue de la conférence, ils ont préféré rédiger leur propre communiqué, dans lequel ils expriment leurs différends avec les autres provinces et territoires quant à la gestion et à l’exploitation des ressources naturelles.
Le ministre ontarien de l’Énergie, du Développement du Nord et des Mines, Greg Rickford, et la ministre saskatchewanaise de l’Énergie et des Ressources naturelles, Bronwyn Eyre, y mentionnent leur inquiétude par rapport aux « extrêmes défis économiques auxquels les secteurs énergétiques et miniers du Canada ont fait face ces dernières années ».
Le communiqué commun n’aborde pas assez ces problèmes, selon les deux ministres. D’après eux, ce document devrait davantage mentionner les dangers de la nouvelle Loi sur l’évaluation des impacts, qui propose de nouvelles règles pour les grands projets d’exploitation des ressources.
Cette loi, qui fait actuellement l’objet d’un examen par le Parlement canadien, serait « contradictoire avec plusieurs objectifs stratégiques à long terme du Canada et il entrave le développement économique lié aux ressources naturelles ».
Les changements apportés à cette loi rendraient le processus plus « complexe, coûteux et lent » en plus de créer de « l’incertitude qui éroderait la compétitivité économique » du pays.
Les deux ministres réitèrent également leur ferme opposition à la taxation du carbone que le gouvernement fédéral prévoit imposer cet automne.
Le Nunavut veut de meilleures infrastructures
Les représentants des autres provinces se sont mis d’accord sur le fait que les industries liées aux ressources naturelles doivent être plus compétitives, tout en étant écologiquement durables et en respectant les écosystèmes vulnérables de l’Arctique.
Pour le ministre du Développement économique et des Transports du Nunavut, tout ce qu’il manque à son territoire pour se développer, ce sont des infrastructures.
« Nos perspectives de développement sont limitées par les infrastructures, le manque de fibre et le manque de routes », a-t-il affirmé. « Le Canada doit s’occuper du Nord, que ce soit le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest ou le Nunavut. »
Le fort potentiel du Nord
« Chaque fois que l’on vient dans le Nord, on est frappé par le potentiel de ce territoire », a déclaré le ministre fédéral des Ressources naturelles, Amarjeet Sohi. « Pas seulement en matière de ressources naturelles comme le secteur minier, mais aussi en matière de potentiel des gens. »
Le gouvernement fédéral a indiqué qu’il publierait un plan sur l’exploitation de métal et de minéraux en 2019, avec la promesse d’intensifier l’exploitation minière dans les provinces et les territoires canadiens. D’après M. Sohi, le gouvernement consultera les représentants de Premières Nations, des Métis et des Inuits cette année.