Homme dans le mauvais vol dans le Nord canadien : la compagnie aérienne dit avoir suivi les procédures

Une compagnie aérienne, qui dessert le nord du Canada et qui a transporté un passager à 2300 km de sa destination initiale, affirme qu’elle a respecté toutes ses procédures.
Le week-end dernier, Christopher Paetkau, un homme de Winnipeg (centre-sud du Canada) voyageant avec la compagnie First Air pour se rendre à Inuvik (nord-ouest du Canada), a fini à Iqaluit (nord-est).
« Nous pouvons confirmer que tous les protocoles et procédures de fonctionnement ordinaires ont été respectés dans ce vol », a déclaré Dan Valin, gestionnaire du marketing et des communications à First Air.
La compagnie ne spécifie cependant pas exactement les protocoles et les procédures dont elle parle, que ce soit un comptage à la main des passagers une fois dans l’appareil, ou s’il s’agit d’une vérification de la liste des passagers à la porte d’embarquement.
Dans son communiqué, Dan Valin déclare que First Air est satisfaite d’avoir rendu le « voyage inattendu de Christopher Paetkau aussi plaisant que possible ». Il ajoute que la compagnie a fourni au voyageur manitobain une chambre d’hôtel et un repas, avant de le transporter gratuitement à Inuvik.
First Air, pour sa part, a déclaré qu’elle prend l’incident au sérieux et qu’une enquête interne est en cours pour trouver d’où est venu le dysfonctionnement.
La sécurité en question
Christopher Paetkau a pris sa mésaventure avec légèreté. Il éclate de rire d’ailleurs lorsqu’il explique que le pilote lui a raconté que c’était déjà arrivé une fois, mais avec un chien. « Je ne tiens pas du tout First Air pour responsable de ce qui s’est passé. Je pense qu’ils ont fait un travail phénoménal dans une situation particulière », dit-il.

Toutefois, pour le défenseur des droits des passagers aériens canadiens, Gabor Lukacs, c’est une autre histoire. Il estime que cet incident soulève de graves inquiétudes à propos de la sécurité. « Ça montre que cette compagnie aérienne est incapable de s’assurer correctement que seuls les passagers autorisés à monter à bord d’un vol sont bien dans ce vol », dit-il. « Cette situation était parfaitement évitable. »
Des défis propres au Nord
Un représentant dune autre compagnie aérienne, Air North, affirme qu’il y a un certain nombre de procédures que les compagnies aériennes qui ont des activités dans le Nord suivent habituellement afin de s’assurer que les passagers ne se retrouvent pas dans le mauvais avion.
Néanmoins, travailler dans le Nord apporte des défis propres à la région, affirme Benjamin Ryan, directeur commercial à Air North.
Pour des vols où les passagers n’ont pas besoin de passer la sécurité, il n’y a pas toujours la technologie pour scanner les billets d’embarquement à la porte. C’est donc fait manuellement, explique-t-il. « C’est donc possible qu’il y ait un passager dans le mauvais vol. Cependant, il y a de nombreuses vérifications qui devraient corriger cela. »
Parmi celles-ci figurent les annonces aux passagers, bien qu’elles ne soient pas toujours claires, admet Benjamin Ryan.
Les agents devraient aussi vérifier les noms sur la liste des passagers quand ces derniers sont à la porte d’embarquement.
« À cela s’ajoute le fait que le personnel de vol compare le nombre total de personnes dans l’avion avec le nombre sur la liste. S’il y a une différence quelconque, il travaillera alors avec l’équipe qui gère l’embarquement pour repérer l’erreur », conclut le directeur commercial d’Air North.