Les francophones du territoire nordique du Yukon demandent une Loi sur les langues officielles plus sévère
De passage à Whitehorse durant une tournée de l’Ouest sur le plan d’action pour les langues officielles, les députés du Comité parlementaire permanent des langues officielles ont entendu des Franco-Yukonnais leur parler de la nécessité de créer des barèmes de suivi de financement.
Que ce soit pour la petite enfance ou la santé, les Franco-Yukonnais ont exprimé la nécessité d’inclure des « clauses linguistiques » dans les ententes bilatérales de financement entre Ottawa et les provinces ou les territoires.
Sandra St-Laurent, directrice du Partenariat Communauté en Santé (PCS), a cité en exemple une entente récente dans le domaine de la santé entre Ottawa et Whitehorse pour les soins à domicile, les services communautaires, la santé mentale et la toxicomanie sur 10 ans, mais qui ne propose pas de services en français.
Il s’agit d’un exemple concret noté par le Comité qui cherche à assurer la pérennité de ses travaux indépendamment des changements de gouvernements au fédéral.
Le président du Comité, Denis Paradis, trouve essentiel que la révision imminente de la Loi sur les langues officielles inclue « des balises qui vont faire en sorte que c’est inséré dans la loi ».
« Il faut vraiment que, quand Ottawa envoie de l’argent, par exemple au Yukon, et que cet argent-là est [destiné] à la francophonie, il faut absolument que cet argent-là aille dans la francophonie et pas juste dire : « J’ai reçu une enveloppe d’Ottawa, puis je mets ça dans les transports. » […] Je pense que la clause linguistique doit apparaître dans les accords entre Ottawa et les provinces ou entre Ottawa et les territoires. »
Besoin de données valides
Denis Paradis affirme qu’un des objectifs des membres actuels du Comité est de s’assurer que des données valides sont recueillies au pays quant aux minorités linguistiques.
Le Comité, dit-il, mise, entre autres, sur un questionnaire révisé lors du prochain recensement national de Statistique Canada pour connaître précisément le nombre d’ayants droit sur lequel les provinces et les territoires se basent pour financer les services.
Sandra St-Laurent croit toutefois que le Comité permanent sur les langues officielles dispose de moyens pour obtenir certaines données, par exemple en santé, tout en s’assurant que les ententes bilatérales profitent aux communautés linguistiques minoritaires.
« Est-ce que ce serait possible d’inclure une variable linguistique [dans les rapports exigés] par l’Institut canadien d’informations sur la santé qui collecte les indicateurs de santé à travers le Canada pour qu’enfin, on puisse avoir accès à un portrait sur l’état de santé des francophones à travers le Canada, incluant le Yukon, parce qu’il faut se rappeler que le Yukon n’est pas inclus sans les grandes enquêtes nationales. »