Le Canada salue le rapport du GIEC sur le réchauffement climatique

La ministre canadienne de l’Environnement Catherine McKenna. (Justin Tang/La Presse canadienne)
La ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, a réitéré l’engagement du Canada à limiter le réchauffement planétaire, au lendemain de la publication d’un rapport alarmant du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

« On est déterminé à atteindre ou à dépasser nos objectifs de l’Accord de Paris, et on sait qu’on doit en faire plus », a-t-elle réagi sur Twitter.

Limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C nécessiterait des changements « rapides, très profonds et sans précédent », mais qui pourraient jouer un rôle fondamental dans l’avenir de la planète, peut-on lire dans le rapport du GIEC. Les 91 auteurs y détaillent les mesures qui devront être prises par les dirigeants pour y arriver.

Saluant le travail des experts, et notamment la contribution de trois scientifiques canadiens, Catherine McKenna a cependant reconnu que le Canada ne pourrait pas y parvenir seul.

« Ensemble, on doit construire un avenir plus propre pour nos enfants et nos petits-enfants », a précisé la ministre fédérale. Elle s’est dite impatiente de poursuivre le travail en décembre à la conférence de Katowice sur les changements climatiques.

« Nous sommes la première génération à ressentir les impacts du changement climatique et la dernière à pouvoir les arrêter. Les actions à poser vont au-delà de la partisanerie. »

Catherine McKenna, ministre fédérale de l'Environnement et du Changement climatique

Le président français, Emmanuel Macron, a tenu un discours similaire, réagissant lui aussi au rapport par l’entremise de Twitter.

« Le rapport du GIEC le prouve scientifiquement : nous avons toutes les cartes en main pour lutter contre le réchauffement climatique, a-t-il écrit. Mais il faut que tout le monde agisse maintenant! »

Son gouvernement a d’ailleurs encaissé récemment un coup dur avec la démission, fin août, du ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, critiquant le manque d’engagement de la France en matière de lutte contre les changements climatiques.

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a en outre rappelé l’urgence d’agir. « Il n’y a pas de temps à perdre », a-t-il twitté, tout en assurant que réussir était possible.

Réactions au Québec

Tout juste élu, le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) dit aussi avoir pris connaissance du rapport du GIEC et compte « étudier attentivement ses conclusions ».

« Nous nous sommes engagés, durant la campagne, à respecter les objectifs de réduction des gaz à effet de serre adoptés par la communauté internationale, précise l’attachée de presse Nadia Talbot. Nous comptons également favoriser les innovations technologiques et réglementaires en ce sens, et favoriser l’exportation d’électricité propre chez nos voisins canadiens et américains, afin de remplacer la production à partir du gaz, du charbon et du nucléaire. »

Le ministre responsable de cette question au sein du gouvernement de la CAQ sera nommé sous peu, lors de la formation du Conseil des ministres.

Québec solidaire, qui a fait campagne sur la question environnementale, a promis de talonner le nouveau gouvernement à ce sujet.

« Il y a des gouvernements qui ont l’oreille bouchée là-dessus, mais nous on va faire notre travail, a assuré le député Vincent Marissal. On va continuer de marteler le même message tous les jours. […] Il n’y a pas de doute qu’il y a urgence. »

L’espoir chez les environnementalistes

Le réchauffement climatique se chiffre à 1 °C. Au rythme actuel, il atteindra 1,5 °C en 2030.

Le défi est de réussir à ralentir la hausse, puis de la stopper. « Ce qui est intéressant dans ce rapport, c’est qu’il montre également des scénarios comment y arriver et démontre clairement que c’est possible s’il y a de la volonté politique », note Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie et Arctique de Greenpeace Canada.

La balle est lancée dans le camp des politiciens, qui, selon lui, n’ont pas tenu parole.

(Écoutez l’entrevue de Patrick Bonin sur le rapport du GIEC à RDI matin week-end)

En 2015, 196 États se sont engagés à maintenir la hausse de la température planétaire « nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C » en signant l’Accord de Paris.

Sauf que même si les États signataires tiennent à leurs engagements, le réchauffement pourrait se chiffrer à 3 °C à la fin du siècle, note le GIEC.

Greenpeace Canada a par ailleurs dénoncé le manque de rigueur du Canada. « Si un sérieux coup de barre n’est pas donné, il ratera complètement la cible de réduction d’émissions de gaz à effet de serre qu’il s’est donnée pour 2030 », déplore Patrick Bonin.

« Justin Trudeau et tous les premiers ministres des provinces doivent en faire bien davantage afin d’accélérer le virage vers une économie basée à 100 % sur les énergies renouvelables », a-t-il enchaîné.

Depuis la signature de l’Accord de Paris, les États-Unis, le deuxième plus important émetteur de CO2 après la Chine, s’en sont retirés.

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