Meurtre de Nellie Angutiguluk à Montréal : son conjoint condamné à la prison à vie
Un juge a condamné Kwasi Benjamin, 32 ans, à une peine d’emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 14 ans, pour avoir tué Nellie Angutiguluk, une mère de trois enfants originaire de Puvirnituq, au Nunavik, la région inuite du Nord du Québec.
En février, un jury a conclu que l’homme avait étranglé la jeune femme de 29 ans avec un cordon électrique dans l’appartement qu’ils partageaient à Côte-des-Neiges, à Montréal, en mai 2015.
Le juge Pierre Labrie de la Cour supérieure du Québec a déclaré : « La mort de Mme Angutiguluk est un autre exemple tragique de violence conjugale ».
« Elle était empêtrée dans une relation abusive avec M. Benjamin », a-t-il ajouté.
La Couronne avait demandé une peine d’emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 17 ans.
Au cours du procès, les procureurs ont affirmé que Kwasi Benjamin avait tué Nellie Angutiguluk pour deux raisons : pour des problèmes d’argent entre le couple, et parce qu’il avait une nouvelle petite amie.
La défense avait demandé la peine minimale pour meurtre au deuxième degré, soit une peine d’emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 10 ans.
Lors du procès, l’avocat de Kwasi Benjamin, Paul Skolnik, a brossé le portrait de Nellie Angutiguluk, une femme « déprimée », a-t-il dit, qui avait tenté de se pendre dans les semaines précédant son décès. Il a suggéré qu’elle s’était plutôt suicidée.
Nellie Angutiguluk laisse dans le deuil trois enfants âgés de 9, 10 et 11 ans.
Elle avait déménagé à Montréal après le décès du père de ses enfants dans un accident. Ses enfants sont restés au Nunavik, maintenant adoptés par leurs grands-parents maternels.
Vulnérabilité
Le juge Labrie a mentionné en cour la vulnérabilité de Mme Angutiguluk en tant que femme inuite vivant en ville – il s’agit, dit-il, d’un facteur aggravant.
Il a également souligné l’absence de « wet shelters » à Montréal – des refuges où les femmes alcooliques peuvent rester tout en étant autorisées à consommer de l’alcool.
« Ça explique peut-être pourquoi Mme Angutiguluk vivait avec M. Benjamin », a déclaré le juge, malgré le fait qu’il avait un comportement abusif.