La communauté de Sanikiluaq évacuée après une fuite de milliers de litres de carburant
Les résidents de Sanikiluaq, dans le sud du Nunavut, ont été évacués en périphérie de la communauté lundi à la suite d’une fuite de plusieurs milliers de litres d’essence dans le parc de stockage du carburant.
Le ministère territorial des Services communautaires et gouvernementaux a indiqué dans un communiqué de presse que la Division des produits pétroliers a été avisée vers 13 h, heure locale, qu’environ 5000 litres de carburant avaient été déversés en raison d’un trop-plein de la citerne.
« Le déversement s’est produit à l’intérieur de la zone de confinement de l’installation et aucun combustible n’a été rejeté en dehors de cet environnement contrôlé », dit-on.
« Les données du détecteur de photoionisation prises à 15 h, cet après-midi, n’ont pas montré de signe de fumée au-delà de la zone de confinement, ce qui indique un faible risque pour les résidents à proximité. »
Située sur les îles Belcher, dans la baie d’Hudson, Sanikiluaq est la communauté la plus au sud du Nunavut. Elle comptait environ 1000 habitants en 2021, selon Statistique Canada.
Une zone à éviter
Même si elles qualifient le risque pour la collectivité de minimal, les autorités demandent aux résidents et à leurs animaux de compagnie de ne pas se rendre sur le site du parc de stockage de carburant.
« Des équipes d’intervention locales, y compris des entrepreneurs de [la Division des produits pétroliers], le service d’incendie et la Gendarmerie royale du Canada gèrent activement la sécurité du site de contamination », soutient le ministère.
Les autorités affirment aussi qu’une entreprise mandatée de faire enquête et de mettre en branle les travaux de remédiation a été déployée.
Le gouvernement territorial affirme ne pas être à l’origine de l’avis d’évacuation, mais il n’a pas été en mesure de confirmer qui l’avait émis avant la publication de cet article.
Évacuation de plusieurs heures
Lundi après-midi, des publications sur les réseaux sociaux montraient des personnes, à pied ou en quatre-roues, rassemblées à plusieurs kilomètres de Sanikiluaq.
Des résidents contactés par Radio-Canada ont plus tard mentionné qu’ils avaient regagné la communauté vers 18 h.
Le coordonnateur des loisirs de l’Administration régionale Kativik (ARK), Émile Maheu, y est de passage avec de jeunes athlètes de quatre communautés du Nunavik pour les Jeux d’été de Sanikiluaq.
« On a amené les athlètes hors du village […] et on a attendu toute la journée », raconte-t-il. « À un certain point, on s’est fait dire qu’on allait devoir évacuer [vers le Nunavik], mais là on a eu le feu vert pour revenir dans le village. »
Émile Maheu indique que les jeunes nunavimmiut se trouvent dans l’une des écoles et ont pu reprendre leurs compétitions, mais il ignore s’ils pourront passer la nuit dans les maisons où ils devaient initialement être hébergés.
« Il y a des routes qui sont fermées […] alors on garde les gens à l’école, dit-il. Je pense que les athlètes vont rester dans leurs maisons, à moins qu’il y ait des indications contraires.
Entre midi et 12 h 30, peu de temps après être arrivée à Sanikiluaq, Isabelle Boily, une francophone de passage pour un contrat de construction, raconte avoir été informée que la communauté était sous évacuation en raison d’une fuite de carburant.
« En débarquant, les gars qui sont venus nous chercher se sont fait interpeller pour dire qu’il fallait évacuer le camp [de construction] et aller à l’école. On s’est rendus à l’école et puis ils sont venus nous aviser d’aller à l’aéroport. Puis, une fois rendus à l’aéroport, ils nous ont dit d’aller plus haut dans la montagne. Et là on est rendus de l’autre côté de la montagne. »
Après plusieurs heures d’attente, elle est rentrée à Sanikiluaq avec ses collègues.
Bruno B. Dufour, un autre travailleur de la construction, affirme que les résidents ont gardé leur calme malgré l’incertitude. « Il y a beaucoup d’entraide. Les véhicules font des allers-retours au village pour aller chercher du monde. Il n’y a pas de panique », a-t-il décrit.
Il ajoute avoir aperçu un camion de la Co-op distribuer des bouteilles d’eau à des résidents.
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