Discussions sur le futur dépotoir de la Ville d’Iqaluit, dans le Nord canadien
La capitale du Nunavut, dans l’Est arctique canadien, souhaite revoir son plan de gestion des déchets et moderniser ses infrastructures pour réduire son empreinte environnementale. La municipalité d’Iqaluit a organisé jeudi une consultation publique sur la question avec des résidents de la communauté.
Le projet vise à créer un nouveau site d’enfouissement, à recouvrir le dépotoir actuel et à ouvrir un nouveau centre de tri qui inclura un système de recyclage et de compostage. C’est une première pour la municipalité qui ne couvrait pas ces deux derniers services auparavant.
La municipalité prévoit amorcer la construction de l’établissement à l’été 2019. Le centre de tri et le site d’enfouissement devront par la suite être mis en service d’ici à l’automne 2020.
« Ce nouveau projet permettra d’utiliser la nouvelle technologie afin d’améliorer le traitement des déchets solides et de réduire les impacts environnementaux pour tous les résidents », avait déclaré par voie de communiqué le ministre canadien de l’Infrastructure et des Collectivités, François-Philippe Champagne, durant l’été.
Au mois de juillet, les gouvernements fédéral et territorial ainsi que la municipalité d’Iqaluit avaient annoncé un investissement conjoint de 35 millions de dollars pour améliorer la gestion des déchets solides de la ville. Le ministère canadien de l’Infrastructure et des Collectivités avait alloué plus de 26 millions de dollars au projet, contre 8,7 millions pour la Ville d’Iqaluit.
Le financement prévoit le prolongement de la route Upper Base vers le nouveau site d’enfouissement.
L’établissement, dont la superficie atteindra les 1 850 mètres carrés, permettra entre autres de recycler des pneus et du métal, de composter des déchets organiques et de trier des appareils électroniques, des meubles et des articles ménagers.
Un système sera aussi mis en place pour éviter que les déchets ne s’envolent dans la toundra. Ils seront d’abord comprimés en ballots d’environ un mètre cube, puis recouverts dans une membrane en plastique avant d’être placés en rangées dans le nouveau site d’enfouissement.
Réduire les risques d’incendie
Selon la Ville d’Iqaluit, la quantité de déchets destinés au nouveau site d’enfouissement seront réduits de 44 %, ce qui diminuera leur émission de gaz et leur accumulation. La municipalité espère entre autres réduire les risques d’incendie qui surviennent fréquemment.
En 2014, un important incendie a fait rage pendant plusieurs mois dans le dépotoir d’Iqaluit, libérant des substances chimiques toxiques dans l’atmosphère. Le ministère de la Santé du Nunavut avait lancé un avertissement aux résidents et les directions d’écoles avaient été contraintes de fermer provisoirement leurs établissements pour éviter des risques d’intoxication.
En 2010, un autre brasier dans le dépotoir a brûlé pendant six semaines avant d’être éteint.