Enquête canadienne sur les femmes autochtones : l’absence de soutien après les témoignages déploré

Un sac utilisé pour recueillir les larmes des témoins de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées repose à côté de tambours rituels avant d’être brûlé dans un feu sacré à la fin du passage de la commission à Richmond, en Colombie-Britannique. (Darryl Dyck/La Presse canadienne)
Plusieurs familles dont des membres ont témoigné durant l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA) déplorent l’absence de soutien psychologique après leur témoignage.

Ceux qui ont raconté leur histoire devaient recevoir de l’aide de la commission, s’ils en avaient besoin, mais plusieurs disent n’avoir jamais reçu les fonds nécessaires au traitement.

Selon le site Internet de la commission, les témoins ont droit à un montant maximal de 3500 $ sur trois mois « lorsqu’aucun service ni aucune aide financière n’est disponible ».

L’obligation de se débrouiller
Lorelei Williams est l’une des proches de femmes assassinées ou disparues qui a témoigné lors de l’enquête. (Tristan Le Rudulier/Radio-Canada)

Lorelei Williams est de ceux qui ont témoigné. Lors de l’enquête, elle a représenté sa tante, Belinda Williams, qui est disparue il y a 41 ans, et sa cousine Tanya Holyoke, dont l’ADN a été retrouvé sur la ferme de Robert Pikton.

Selon elle, on ne lui a jamais dit qu’elle avait droit à ce soutien, et ce, même s’il y a déjà sept mois qu’elle a livré son témoignage. « Je n’ai aucune idée de comment faire la demande ni à combien j’ai droit ni pourquoi j’y ai droit exactement. »

Elle se souvient seulement d’avoir discuté avec un ancien à propos d’une aide après le témoignage, mais qu’on n’y a jamais donné suite.

« J’étais une épave après mon témoignage. Je ne comprends pas pourquoi personne n’a tenté de me joindre. »

Lorelei Williams, témoin à l’ENFFADA pour Belinda Williams et Tanya Holyoke

Elle s’est débrouillée pour trouver de l’aide dans des cérémonies de guérison et d’autres ressources, mais elle admet que cela lui aurait été plus facile en sachant qu’elle pouvait obtenir une aide financière.

Savoir sans trouver

Pour ceux qui savaient qu’ils pouvaient demander le soutien de la commission, les choses n’ont pas nécessairement été plus faciles. Certains indiquent qu’il leur a été difficile de communiquer avec la commission, même après avoir rempli les formulaires exigés.

Pour Soledad Ariana, une Mohawk vivant à Vancouver, les appels, les lettres et les courriels n’ont pas accéléré le processus d’indemnisation.

Après avoir témoigné à l’ENFFADA, en avril, à propos d’une agression sexuelle dont elle a été victime, elle a demandé une aide auprès de la commission.

Il lui aura toutefois fallu l’intervention de la députée néo-démocrate fédérale Jenny Kwan pour obtenir, à la mi-novembre, l’argent dont elle avait besoin.

« Le système judiciaire m’a abandonné dès le départ », déplore-t-elle. « C’est pourquoi j’ai témoigné devant la commission, mais là, encore, on ne fait rien, même si je leur ai raconté les pires moments de ma vie. »

L’ENFFADA a affirmé à CBC que 900 familles avaient demandé le soutien du programme d’aide après un témoignage, mais n’a pas donné de détails quant à l’octroi, ou non, de fonds.

Avec les informations d’Angela Sterritt

Radio-Canada

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