Crise des opioïdes : une chef autochtone du Nord canadien veut plus de transparence
La chef du conseil de la Première Nation de Kwanlin Dün, Doris Bill, dénonce ce qu’elle qualifie d’omerta entourant les morts par surdose d’opioïdes au Yukon, dans le nord-ouest du Canada.
La communauté, a-t-elle lancé sur les ondes de CBC lundi, est affligée par une vague de décès qu’elle qualifie de crise.
Selon les données rendues publiques, le territoire a enregistré en date du mois d’octobre dernier 16 surdoses, dont 12 reliées au fentanyl, un antidouleur synthétique, depuis le début de 2016. Il s’agit d’un des plus hauts taux de surdoses au Canada en fonction du nombre d’habitants.
Les jeunes à risque
Doris Bill s’inquiète tout particulièrement du fait que les jeunes continuent de vouloir essayer de la drogue.
Elle annonce ainsi un service à venir au centre de santé de la Première Nation pour tester les drogues avant qu’elles ne soient consommées. « On ne sait jamais. Il ne faut pas courir de risque! » dit-elle.
Elle a décidé de se prononcer parce qu’elle croit que la situation ne devrait pas continuer à passer sous silence. « Le silence est assourdissant et je ne sais pas pourquoi. […] Je crois que la communauté doit commencer à en parler. »
Doris Bill se demande si les règles de confidentialité entourant les noms des victimes devraient être revues. Leur identité, ajoute-t-elle, circule de bouche à oreille, mais, autrement, personne ne le sait.
Elle suggère la tenue d’un forum sur la question pour susciter les suggestions.
Un plan d’action sur les opioïdes a été lancé le mois dernier par le gouvernement du Yukon.
Le plan propose de miser d’abord sur la prévention des risques et la distribution de trousses de naloxone puis la sensibilisation du public, entre autres, celle des jeunes.
Le territoire compte également poursuivre la recherche sur la présence de fentanyl en collaboration avec le fédéral, et sa participation au groupe de travail sur la gestion de la douleur de façon à prévenir l’accoutumance ou la diversion des opioïdes sur le marché noir.