L’effet des feux de forêt se répercute sur les glaciers de l’Ouest canadien

Des chercheurs étudient l’impact de la cendre et de la fumée des feux de forêt sur des glaciers. (Margot Vore)
Des scientifiques de l’Ouest canadien s’inquiètent de l’impact que peuvent avoir les cendres et les panaches de fumée issus des feux de forêt sur les glaciers des Rocheuses et de la chaîne Columbia.

« La surface des glaciers n’a jamais été aussi sale », affirme Ben Pelto, un scientifique qui suit depuis cinq ans l’évolution des glaciers près de Golden avec l’appui de l’Université du nord de la Colombie-Britannique.

« Quand on est en pleine saison des feux, vous pouvez même goûter la fumée dans l’eau, explique Ben Pelto. C’est vraiment dommage, parce qu’on s’attend à boire de l’eau pure, mais elle a un goût bizarre. »

Mais ce n’est pas le goût de l’eau qui inquiète le plus Ben Palto : c’est plutôt la saleté qui recouvre les glaciers. Les incendies de forêt qui ont fait rage l’été dernier en Colombie-Britannique sont notamment en cause, explique-t-il.

Or, plus la surface des glaciers s’assombrit et plus elle absorbe la lumière du soleil. Sans oublier que les gros feux de forêt des dernières années dans l’Ouest, s’ils continuent, risquent d’accélérer la disparition de ces champs de glace éternelle formée par l’accumulation de neige.

Le scientifique Ben Pelto a passé cinq années à étudier les glaciers. (Margot Vore)

De l’autre côté des Rocheuses, en Alberta, son homologue John Pomeroy, qui étudie les glaciers Peyto et Athabasca au Centre d’hydrologie et au Laboratoire Coldwater de Canmore, confirme que la pollution des glaciers semble venir des feux de forêt.

« Vous pouvez suivre les panaches de fumée avec des modèles atmosphériques et observer leurs effets [sur le terrain] », dit-il.

M. Pomeroy affirme avoir trouvé des cendres issues des feux de forêt dans la province voisine, au cours de l’été.

Durant l’été, lorsque la neige fond, les glaciers ont tendance à absorber près de 60 % des rayons de soleil, explique le chercheur. « Mais les deux derniers étés furent un choc. L’été passé, c’est 70 % des rayons solaires qui ont été absorbés à la surface des glaciers. Et cet été, on parle de 80 % », soutient-il.

Un facteur manquant

À ce jour, l’effet des feux de forêt sur les glaciers demeure tout de même difficile à mesurer, convient John Pomeroy.

Pour le glaciologue Shawn Marshall, qui travaille à l’Université de Calgary, comprendre l’impact de la fumée et des cendres sur les glaciers est crucial.

« Si nous connaissons une importante saison de feux de forêt, le temps devient chaud et sec – des conditions déjà difficiles pour les glaciers. Alors, si ces glaciers prennent de surcroît cette teinte foncée, c’est encore pire! »

Celui qui étudie les conséquences des changements climatiques sur le glacier Haig, en Alberta, depuis 2000 estime qu’il faudrait consacrer davantage de temps pour étudier le phénomène.

Pour l’heure, ces facteurs ne sont pas compris dans les modèles d’analyse et de projections des scientifiques canadiens.

L’année dernière, les feux de forêt ont brûlé 9450 kilomètres carrés en Colombie-Britannique, province de la côte ouest canadienne. L’Alberta, province voisine, a de son côté connu des feux dantesques en 2016.

D’après les informations d’Allison Dempster

Radio-Canada

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