La nouvelle usine de transformation doit permettre de développer l’industrie de la pêche du Nord canadien

Vingt-quatre travailleurs saisonniers œuvreront à la nouvelle usine de transformation de poisson de Hay River, dans le sud des Territoires du Nord-Ouest. (Lucas Jackson/Reuters)
Les pêcheurs des Territoires du Nord-Ouest, dans le Nord canadien, auront davantage de profit.

Même si l’Office de commercialisation du poisson d’eau douce (OCPED) n’exploitera pas la nouvelle usine de transformation de poisson de Hay River (sud des Territoires du Nord-Ouest), la NWT Fishermen’s Federation (NWTFF) demeure dans l’obligation de lui vendre tout poisson destiné au marché extérieur. La bonne nouvelle, c’est que la marge de profit des pêcheurs sera plus élevée, affirme le président de la NWTFF, Stacy Linington.

L’ancienne usine de transformation de poisson de Hay River n’était pas accréditée par l’Agence canadienne d’inspection des aliments. Ainsi tout le poisson qui y était congelé était réexpédié à l’usine de l’OCPED à Winnipeg (Prairies), qui elle est accréditée, pour que les produits soient ensuite distribués dans le marché.

« Avec la nouvelle usine, explique Stacy Linington, ça va être empaqueté ici à Hay River et puis distribué directement dans les marchés. Les coûts de transports seront plus bas, la marge de profit va être supérieure. »

Transformer le poisson

De surcroît, la nouvelle usine, qui doit être opérationnelle en 2020, sous l’égide de la coopérative Tu Cho, le bras économique de la NWTFF, est conçue pour produire de la valeur ajoutée. Ce sera d’abord des filets et des œufs, explique une assistante au sous-ministre de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement, Tracy St-Denis. « Plus tard, ce sera de l’engrais de poisson et peut-être du poisson fumé », ajoute-t-elle.

« Nous ferons une meilleure utilisation de toutes les parties des poissons », assure M. Linington.

Selon le président de la NWTFF, les produits du Grand lac des Esclaves sont supérieurs à leurs concurrents, mais pour l’instant, comme ils sont empaquetés indistinctement des produits des provinces de la Saskatchewan et du Manitoba, personne ne peut le savoir.

La nouvelle usine, affirme-t-il, permettra de vendre un produit différencié sur le marché. « Et quand les gens reconnaîtront la qualité de notre produit, il y aura une plus grande demande. »

Développer la marque des T.N.-O.

Il n’est pas garanti que l’OCPED permettrait de distinguer le poisson des TNO de celui de ses autres fournisseurs.

Toutefois, l’organisme, tout comme la Loi sur la commercialisation du poisson d’eau douce, est appelé à changer. Il a créé un comité consultatif qui doit présenter un rapport début 2019 qui tiendra compte de la volonté des pêcheurs d’être moins contrôlés.

La NWTFF, qui fournit 5 % du poisson mis en marché par l’OCPED, a demandé une meilleure représentation dans l’organisme. « L’OCPED subit des changements, commente M. Linington, mais nous ne savons pas encore lesquels. Nous verrons comment nous pourrons nous insérer dans la nouvelle structure. »

La stratégie de commercialisation du poisson d’eau douce publiée par le GTNO en mars 2017 contenait des propositions pour négocier avec l’OCPED l’accès à des marchés non desservis par celui-ci ainsi qu’à des marchés de niche dans les provinces de l’Ouest. Cette démarche elle-t-elle toujours d’actualité ?

Mme St-Denis est un peu évasive dans ses réponses. « Ce qu’on va réexaminer dans la prochaine année avec l’OCPED, dit-elle, c’est comment avoir plus d’argent pour notre poisson. La marque Canada est très forte internationalement, mais en même temps, le TNO a aussi une bonne marque. »

« Il y a des avantages à la relation avec l’OCPED. Ils ont en place une infrastructure de vente. Mais nous allons développer des initiatives de marketing. »

Une usine à grande capacité
Un travailleur empile des poissons à l’ancienne usine de transformation du poisson de Hay River, construite en 1971. (Kirsten Murphy/Radio-Canada)

Vingt-quatre travailleurs saisonniers œuvreront à la nouvelle usine de Hay River, d’une superficie de 1600 mètres carrés. Le GTNO est en discussion avec le Centre de formation maritime, qui pourrait offrir des cours aux travailleurs dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la transformation.

L’usine a la capacité de traiter annuellement 1,4 million de kilos de poissons. En 2015 et 2016, il s’en est pêché environ 500 000 kilos, bien en dessous du quota permis.

Le GTNO planifie d’instaurer des stations de collecte de poissons dans des secteurs moins fréquentés du lac, ce qui permettrait d’augmenter la quantité pêchée.

Le programme d’aide aux pêcheurs et ses révisions subséquentes ont porté fruit, avance Tracy St-Denis. En 2016-2017, le nombre de permis de pêche commerciale était de 76, comparativement à 57 en 2013-2014.

Denis Lord, L'Aquilon

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