Jeux d’hiver du Canada : une grande expérience pour les athlètes des Territoires du Nord-Ouest
Les athlètes des Territoires du Nord-Ouest veulent offrir une compétition de taille.
Plus de 3000 athlètes et entraîneurs canadiens convergent vers Red Deer, en Alberta, du 15 février au 3 mars pour les Jeux d’hiver du Canada. Si personne n’est prêt à rejeter une médaille, il est clair que l’expérience dépasse le simple caractère compétitif de l’événement.
À sa première présence aux Jeux, Daphné Cloutier, une patineuse de vitesse de l’école Allain St-Cyr de Yellowknife, a eu l’occasion de se faire de nouveaux amis, mais aussi, par une singulière coïncidence, d’en revoir d’anciens. « J’ai rencontré Kélian Quévillon, rapporte Daphné. Je la connaissais déjà, je patinais avec ses sœurs au Québec. »
L’horaire est strict et la jeune athlète a peu de temps pour participer aux événements et regarder les spectacles en marge des compétitions sportives, mais elle apprécie vraiment sa présence. « Le nouvel aréna est parfait, dit-elle, et la patinoire est vraiment bien. »
Daphné Cloutier a participé aux épreuves de 500 et de 1500 mètres du patinage de vitesse courte piste. Elle n’a pas réussi à se qualifier, mais elle est satisfaite de ses temps.
Avec seulement deux patineuses, Daphné Cloutier et Wren Acorn, les TNO n’ont pu présenter une équipe de patinage de relais. Le 18 février, Wren Acorn est arrivée huitième dans les finales du 1500 mètres.
Un grand événement
Si Daphné Cloutier concède être stressée par les nombreux spectateurs aux épreuves, Sylvain Rourke affirme que cela le gêne plus ou moins. Tout de même, l’ampleur des Jeux d’hiver du Canada dépasse ce à quoi il s’attendait et, note-t-il, la plupart des sièges des gradins sont pleins.
Étudiant de 10e année à l’école St-Cyr, Sylvain Rourke est lui aussi patineur de vitesse.
« J’ai fait de bons temps, analyse-t-il, j’ai fait ce que je voulais faire. [Les athlètes] du Québec sont vraiment forts. Ils ont participé aux championnats juniors nationaux. Ce sont les meilleurs du Canada. »
Comme plusieurs parents, Mme Hayotte-Rourke passe le maximum de temps possible à Red Deer pour encourager son enfant. Les parents n’ont cependant pas accès au village des athlètes, qui est situé dans l’enceinte du Collège Red Deer.
« Sylvain est un des plus jeunes, observe sa mère, Sylvie Hayotte-Rourke. Il a 16 ans. C’est un grand défi. »
Vivre ses premiers Jeux
Conner McKay Ivanko, 15 ans, un élève de l’école Boréale à Hay River, dans le sud des TNO, en est à une première participation à un événement de cette ampleur.
L’adolescent est un autodidacte du tennis sur table et ne bénéficie qu’occasionnellement de la supervision d’un entraîneur, en l’occurrence Thorsten Gohl, qui n’est pas basé à Hay River.
Conner trouve les Jeux « amusants, différents et difficiles ». « Les meilleurs, considère-t-il, ce sont ceux du Québec. Ils sont amusants à regarder. »
Il a eu l’occasion de fraterniser avec eux, ainsi qu’avec des athlètes du Manitoba et du Yukon.
De bons résultats pour les T.N.-O.
Bill Othmer est gestionnaire de la fédération Sport North et chef de mission des Territoires du Nord-Ouest à Red Deer, chapeautant 157 athlètes ténois qui arriveront en deux vagues hebdomadaires dans la ville du sud de l’Alberta.
M. Othmer signale l’hospitalité du Collège Red Deer, qui a fait de la place pour les sportifs de 10 provinces et de trois territoires.
« Ça fait une expérience collégiale aux athlètes ! », s’amuse-t-il.
Il salue simultanément la coopération financière entre le collège et trois paliers de gouvernements pour payer les nouvelles infrastructures, qui seront un héritage pour la ville. « Le nouvel aréna Gary W. Harris a été construit sur un terrain du Collège, dit M. Othmer. Sans les Jeux du Canada, ces installations ne seraient pas là. »
Jusqu’à maintenant, M. Othmer est satisfait des performances de sa délégation.
« Notre équipe de gymnastique ne gagnera pas de médaille, dit-il, mais elle performe très bien; plusieurs de ses membres dépassent leurs meilleurs résultats. »
Le chef de mission loue également son équipe de tennis sur table. « Leur moyenne d’âge est de 13 ans et ils jouent contre des 18 ans, souligne-t-il. Leur entraîneur leur a instillé un bon esprit d’équipe. Ils sont compétitifs avec certaines petites provinces. Ils ont battu le Yukon dans un tournoi en équipe. »
Surprise au hockey
La grande surprise de la délégation ténoise a été jusqu’ici causée par l’équipe de hockey masculine. « Historiquement, c’est difficile contre les provinces, rappelle Bill Othmer. Mais nous sommes très heureux de la façon dont l’équipe compétitionne cette année. »
Que les hockeyeurs ténois aient perdu 5-3 contre Terre-Neuve-et-Labrador (T-N-L) et 3-2 contre l’Île-du-Prince-Édouard (I-P-E) n’égratigne pas la satisfaction de la fédération SportNorth.
« Ce qu’on veut voir, précise le chef de mission, c’est de la compétition significative. Et quand je dis ça, c’est aussi pour l’autre équipe. Ce n’est pas plaisant de battre une équipe 15 à 0. Tu ne vas rien en retirer, tu ne vas pas progresser.
J’ai parlé avec mes collègues de l’I-P-E et de T-N-L et ils sont très heureux du niveau de compétition. »
Le 17 février, les TNO ont battu le Yukon 4 à 2 et ont remporté une autre victoire le lendemain contre le Nunavut, au compte de 6 à 0. Il est vrai que le Nunavut avait perdu son gardien de but principal avant la partie.
Des médailles?
Bill Othmer ne veut pas mettre de pression sur les athlètes ténois, mais il a bon espoir que Wilson Elliot, champion canadien junior de judo catégorie 100 kilos et plus, remporte une médaille lors des épreuves du mercredi 27 février.
« Son entraîneur, Mario Desforges, s’arrange pour qu’il soit prêt », dit Bill Othmer.
Il a également de l’espoir dans les capacités des biathlètes, Calista Burke et Danika Burke à se démarquer : « Elles compétitionnent souvent contre l’Alberta et se débrouillent très bien. Nous pourrions surprendre et avoir une médaille. »
Les deux patineuses se sont respectivement classées 16e et 20e au 7,5 km en poursuite.