Nord-ouest du Canada : Le Championnat national de hockey autochtone, plus qu’une manifestation sportive
Le 18e Championnat national de hockey autochtone rassemble cette semaine à Whitehorse, dans le nord-ouest du Canada, environ 450 jeunes athlètes de haut niveau en provenance de tout le Canada.
C’est la première fois que la manifestation, au cours de laquelle 18 équipes masculines et féminines s’affrontent jusqu’à dimanche, est tenue au nord du 60e parallèle. Les retombées économiques sont évaluées à plus de 1 million de dollars.
Un championnat rassembleur
Dans la grande majorité des équipes, les hockeyeurs viennent de communautés autochtones éloignées les unes des autres, si bien qu’ils jouent ensemble pour la première fois dans bien des cas.
L’équipe Nord, par exemple, rassemble des joueurs des trois territoires du Nord. L’équipe Porte de l’Est et du Nord (PEN) regroupe des Autochtones des quatre coins du Québec.
« J’ai des Attikameks, j’ai des Innus, j’ai des Algonquins, j’ai des Mohawks, j’ai des Cris, et au niveau du staff coach, je suis Huron-Wendat », affirme Steeve Wadohandik Gros-Louis, entraîneur-chef de l’équipe. « J’ai un Innu avec moi, j’ai un Mohawk avec moi. Donc, on a quand même une belle diversité. »
Ce dernier explique devoir rapidement miser sur l’émotion pour rassembler les jeunes et créer un bon esprit d’équipe. Le nom, Porte de l’Est et du Nord, vient, explique l’entraîneur, d’un événement historique au cours duquel les Mohawks, fondateurs du championnat, ont défendu la région de l’envahisseur.
Une occasion pour les hockeyeuses
La plupart des communautés autochtones n’ont pas suffisamment d’athlètes féminines pour former des équipes, si bien que de nombreuses participantes jouent chez elles avec des garçons.
Le championnat revêt une importance toute particulière pour les deux Innues de communautés différentes, Amy-Léa Petiquay et Molly Pinette.
Amy-Léa Petiquay rêve d’évoluer dans le hockey féminin jusqu’aux Jeux olympiques. Molly Pinette, de Sept-Îles, dans l’est du Québec, rêve quant à elle de devenir entraîneuse de la première équipe féminine de sa communauté.
Une expérience de vie
Mashtan Newashish, de Wemotaci, au Québec, est ravi d’être du nombre : « Je me sens chanceux de participer à ce tournoi-là parce que c’est vraiment loin de chez nous et ça nous permet de voir d’autres bons joueurs d’autres provinces, amérindiens surtout. »
Le gardien de but, Joël McKenzie, d’Uashat Maliotenam, affirme qu’il est important de participer à une telle manifestation sportive. « C’est vraiment important pour nous d’être ici et de montrer ce qu’on peut faire. »
« Les traditions ne sont pas pareilles, les danses sont différentes, les chants sont différents, fait que c’est le fun, c’est nouveau, on explore, pis c’est pour ça qu’on est venus ici, s’amuser aussi », conclut Amy-Léa Petiquay.