Les trois ingrédients essentiels pour la propagation des feux de forêt

Un pompier debout près d’un feu de forêt en Alberta, dans les Prairies. (Alberta Wildfire)
Le temps chaud et sec est arrivé plus tôt cette année, ce qui favorise la propagation des feux de forêt. Selon un expert, c’est là un des trois ingrédients nécessaires pour le foisonnement des feux de forêt.

Partout au Canada, et en particulier dans l’ouest du pays, les pompiers sont contraints de faire face aux flammes pendant une plus grande partie de l’année : la saison des feux de forêt démarre plus tôt, dure plus longtemps et est plus imprévisible qu’auparavant.

Les climatologues et les experts forestiers sont pratiquement certains de la raison principale de ce phénomène : le Canada se réchauffe.

Alors que le Canada se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète, les températures moyennes augmentent encore plus vite dans les provinces de l’Ouest et dans le Nord, en particulier en hiver.

Un rapport fédéral sur les changements climatiques, publié en avril, conclut que la température annuelle moyenne dans les provinces des Prairies a augmenté de 1,9 °C entre 1948 et 2016, tandis que la température moyenne hivernale au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta a augmenté de 3,1 °C.

Selon le professeur spécialisé en feux de végétation à l’Université de l’Alberta Mike Flannigan, il y a trois ingrédients essentiels pour tout incendie.

1. Le carburant

Pour commencer, il faut du carburant.

Dans certaines régions de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, il y a d’importantes quantités de combustibles. Les forêts sont denses, et les Rocheuses abritent de nombreux arbres déshydratés, victimes d’un insecte, le dendroctone du pin ponderosa.

Au Manitoba, l’absence du dendroctone du pin ponderosa peut être encourageante, mais dans certaines régions, les forêts peuvent être très denses.

2. L’allumage

Le deuxième ingrédient d’un feu est l’allumage.

Mike Flannigan explique que 60 % des feux sont d’origine humaine. Cependant, la foudre, qui cause l’allumage de 4 incendies sur 10, est responsable de 80 à 90 % de la surface brûlée.

Selon Mike Flannigan, la foudre est de plus en plus fréquente en raison du temps plus chaud. Il cite une recherche américaine selon laquelle chaque degré de réchauffement se traduit par davantage de foudre, dans une proportion de 10 à 12 %.

« Plus d’éclairs, cela signifie plus de feu, dit M. Flannigan. Et plus le combustible est sec, plus les incendies se propagent facilement. »

3. La météo

Le troisième ingrédient nécessaire à la propagation des feux de forêt est la météo.

Selon Mike Flannigan, le potentiel de « météo-incendies » – des périodes de chaleur inhabituelle combinées à de faibles précipitations et à des vents violents – est en augmentation, en partie parce que les divers systèmes de conditions météo restent sur place plus longtemps.

C’est le cas des systèmes à haute pression faible en humidité.

Professeur de géographie à l’Université de Winnipeg et directeur scientifique du Prairie Climate Centre, Danny Blair explique que les modèles de changement climatique prévoient des conditions météorologiques plus intenses dans les Prairies, une région où la météo était déjà très variable.

Si le Manitoba, dans les Prairies, connaît sa part d’incendies de forêt, le dernier grand incendie est survenu en 1989, au cours d’un deuxième été de suite de grande chaleur et de sécheresse. Près de 4 millions d’hectares de forêt ont brûlé cet été-là, selon le Système canadien d’information sur les feux de végétation.

« Les feux partout au pays ont tendance à devenir plus importants et c’est ce à quoi nous devons nous préparer », indique Dave Schafer, le nouveau directeur du programme de gestion des feux du Manitoba.

Radio-Canada

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