Violences envers les femmes autochtones : « C’est un peu plus approprié de parler de génocide culturel », dit Trudeau

Justin Trudeau, à son arrivée à la Maison de Radio-Canada, lundi, pour une entrevue à l’émission radio Gravel le matin.
Il est plus juste de dire que les Autochtones ont été victimes d’un ‘génocide culturel’ que d’un génocide tout court, comme l’affirme le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA), estime le premier ministre canadien Justin Trudeau.

« Moi, je me replie sur les mots utilisés dans la Commission de vérité et réconciliation, il y a quelques années, où ils ont parlé de génocide culturel, et je pense que ça a été très très bien défini », a-t-il expliqué en entrevue lundi à l’émission radio Gravel le matin.

« J’accepte que les commissaires ont émis leur rapport, j’accepte leur rapport, y compris qu’ils aient utilisé le mot ‘génocide’, mais pour moi, c’est un peu plus approprié, je pense, de parler de ‘génocide culturel’ », a-t-il précisé.

« Avec le mot ‘génocide’, il faut faire des nuances. Je pense que le travail qui a été fait dans la Commission de vérité et réconciliation, qui parle de ‘génocide culturel’ […] a été très bien fait, et pour moi, c’est là où je me retrouve. »

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

M. Trudeau a fait les manchettes en refusant initialement de prononcer le mot ‘génocide’ lors d’un discours donné lors de la cérémonie de fermeture de l’ENFFADA, lundi dernier, même si le rapport le mentionne à 122 reprises.

Lors d’une autre allocution prononcée en soirée, il avait utilisé le terme, mais uniquement pour constater factuellement qu’il s’agissait là d’une conclusion du rapport final.

Le lendemain, il avait déclaré qu’il « acceptait » les conclusions des commissaires, tout en faisant valoir qu’il importait davantage de discuter des gestes concrets à poser pour l’avenir que de faire un « débat sur les mots ».

Son cabinet avait toutefois rapidement indiqué que l’« acceptation du choix des commissaires » ne « veut pas dire [que Justin Trudeau] l’endosse ou qu’il le reconnaît », et souligné qu’Ottawa reconnaissait le terme ‘génocide culturel’.

En conférence de presse à Ottawa, le chef conservateur Andrew Scheer a pour sa part soutenu que la tragédie vécue par les Autochtones du pays ne constitue pas un génocide.

Selon lui, elle ne répond pas aux critères d’ampleur et de planification faite par le gouvernement que sous-tend la définition communément admise d’un génocide.

« Je ne veux pas être distrait d’un bon travail qui a été fait avec ce rapport, mais cela étant dit, cette tragédie existe (is its own thing), c’est une situation déchirante pour toutes les familles qui ont été touchées, [mais] ça n’entre pas dans la catégorie des génocides », a-t-il commenté.

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