Les soins contre le cancer prodigués aux Inuit sont à la traîne dans l’Arctique canadien

Le Partenariat canadien contre le cancer a rendu publique sa nouvelle Stratégie canadienne de lutte contre le cancer qui s’échelonne jusqu’en 2029 et dans laquelle il émet dix recommandations qui concernent spécifiquement les Inuit. (Gerry Broome/Associated Press)
En plus d’être victimes de racisme dans le système de santé, les Inuit de l’Arctique canadien reçoivent des soins contre le cancer inférieurs à ceux prodigués ailleurs au pays, conclut un récent rapport du Partenariat canadien contre le cancer.

Dans sa nouvelle Stratégie canadienne de lutte contre le cancer qui s’échelonne jusqu’en 2029, le Partenariat canadien contre le cancer recommande la mise en place de plusieurs mesures, dont 30 concernent les Premières Nations, les Inuit et les Métis. Dix d’entre elles sont destinées spécifiquement aux Inuit.

L’organisme national à but non lucratif a notamment pour objectifs de réduire le nombre de cas de cancer au pays et d’améliorer la qualité de vie des patients.

Pour réaliser le plan sur 10 ans qu’il a remis au ministère fédéral de la Santé, l’organisme a recueilli les commentaires de plus de 7500 personnes au pays, dont des patients atteints de cancer, des travailleurs de la santé ainsi que des gouvernements et des associations autochtones.

Des soins adaptés aux Inuit

Les préoccupations principales portent sur le manque de données médicales concernant les Inuit atteints de cancer et la faible proximité entre les centres de santé et les lieux de résidence. Le document ajoute que les Inuit sont victimes de racisme dans le système de santé; c’est pourquoi il recommande la création de formations pour que les travailleurs de la santé puissent « mieux comprendre les réalités des communautés inuit ».

La stratégie recommande d’offrir aux Inuit des soins adaptés à leur culture et dispensés plus près de leur domicile pour réduire, entre autres, les retards de diagnostic.

« Il faut des approches holistiques qui reconnaissent les répercussions des traumatismes sur la maladie, qui sont adaptées à la culture inuit propre à chaque région et qui reconnaissent l’importance de la langue et des aliments traditionnels pour la santé et la guérison », peut-on lire dans le document, rendu public le 4 juin.

 « Après un diagnostic, les médecins recommandent souvent des changements de régime alimentaire, sans tenir compte de la rareté des aliments. »

extrait de la Stratégie canadienne de lutte contre le cancer

Comme la pêche et la chasse occupent toujours une place centrale dans l’alimentation des Inuit, l’organisme souligne l’importance d’étudier quels effets peuvent avoir les contaminants environnementaux sur le risque de cancer dans le nord du pays.

Des soins de santé par et pour les Inuit

La Stratégie canadienne de lutte contre le cancer souligne par ailleurs que les Inuit auraient tout intérêt à détenir davantage de responsabilités dans le système de santé. « Il faut investir dans les capacités en soins de santé chez les Inuits pour appuyer la mise en œuvre de programmes et de services que ceux-ci auront déterminés afin d’améliorer la prestation de services », lit-on dans le document.

Le 1er avril, une étude publiée dans le journal de l’Association médicale canadienne révélait que le roulement fréquent des équipes médicales au Nunavut avait un impact négatif sur la santé des Inuit.

Selon les chercheurs, trois des 25 communautés du territoire disposent d’un médecin à temps plein. Comme certaines collectivités nordiques ne disposent pas de médecins et de psychiatres permanents, elles doivent compter sur des centres de soins infirmiers composés en grande partie de travailleurs venus de provinces du sud du pays. Mais cette situation complexifie le suivi de nombreux patients et multiplie le dédoublement des examens médicaux.

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