Alaska: montaison prometteuse de saumons quinnat sur le fleuve Yukon cette année
Les premières données récoltées sur le nombre de saumons quinnat à l’embouchure du fleuve Yukon, en Alaska, indiquent que 95 000 poissons pourraient se rendre jusqu’en territoire canadien, soit deux fois plus que le nombre minimal prévu par l’entente canado-américaine.
Cette espèce, appelée « chinook » en anglais ou « saumon royal », connaît de faibles montaisons depuis des décennies. L’État de l’Alaska impose des restrictions aux pêcheurs locaux pour la pêche de subsistance et la vente des prises accidentelles.
Selon la directrice régionale du département des Pêches et de la Chasse en Alaska, Holly Carroll, la priorité de l’État est d’abord de s’assurer qu’au moins 42 555 saumons traversent la frontière canadienne comme le prescrit l’entente canado-américaine.
Mais cette année, avec près du double de saumon qui devrait traverser la frontière, la confiance des autorités de l’Alaska est telle que l’État permettra à ses pêcheurs de vendre leurs prises accidentelles de saumons.
En se basant sur la moyenne de prises accidentelles au cours des cinq dernières années, Holly Carroll estime que cette mesure permettra la vente d’environ 3700 saumons.
C’est un revenu essentiel pour les pêcheurs de subsidence des villages autochtones de l’Alaska, dit-elle.
« Dans certains villages, la pêche est l’un des seuls emplois disponibles, explique-t-elle. C’est très important pour l’économie locale de ces communautés. »
Grogne au Yukon
Si l’augmentation du nombre de ces saumons qui naissent en territoire canadien avant d’aller rejoindre la grande mer en passant par l’Alaska est bien accueillie par les autorités yukonnaises, le nombre de poissons attendus pour la montaison cette année reste toutefois en deçà des nombres historiques.
La possibilité que les Américains vendent les prises accidentelles ne fait pas l’affaire des représentants canadiens, selon Elizabeth Macdonald, la directrice générale du Panel du fleuve Yukon.
« Il y a certainement la perception que l’Alaska vendra ou commercialisera du quinnat alors que les pêcheurs de subsistance du Yukon ou les pêcheurs des Premières Nations ne seront pas en mesure de répondre à leurs besoins, explique-t-elle. Je connais des gens qui sont très mécontents et qui aimeraient voir la vente commerciale prendre fin. »
Selon elle, les Yukonnais comprennent les besoins d’opportunités économiques des communautés isolées de l’Alaska, mais ils préféreraient que ces communautés pêchent plutôt les espèces de saumons qui ne se rendent pas au Canada.
Les prochaines rencontres bilatérales sont prévues en décembre.
Avec des informations de Claudiane Samson et de CBC North