De nombreuses plaintes concernant le refuge pour sans-abri de Whitehorse, dans le nord-ouest du Canada
La présence des personnes fréquentant le refuge pour sans-abri, au centre-ville de Whitehorse, dans le nord-ouest du Canada, sous l’effet de l’alcool ou de la drogue préoccupe des résidents et des commerçants, mais le Territoire affirme travailler à améliorer la situation.
Depuis janvier, le gouvernement du Yukon assume la responsabilité du bâtiment, qui relevait précédemment de l’Armée du Salut.
Au moment du transfert de responsabilités, le gouvernement territorial a allégé certaines politiques, tolérant par exemple que les personnes fréquentant le centre aient consommé de la drogue ou de l’alcool.
Les résidents du quartier affirment toutefois que leur présence rend le quartier menaçant et demandent aux autorités d’intervenir rapidement.
Hans Oettli possède depuis 22 ans un commerce d’animaux situé à côté du nouveau bâtiment. Il affirme avoir perdu un demi-million de dollars en affaires depuis l’ouverture du centre, à l’automne 2017.
La semaine dernière, une délégation de résidents a fait part au conseil municipal de ses préoccupations, affirmant vouloir que des mesures correctives soient prises rapidement.
Le maire, Dan Curtis, affirme n’avoir jamais reçu autant de plaintes que depuis l’ouverture du centre, mais rappelle que la Ville n’a ni les ressources ni le mandat pour intervenir.
Le gouvernement du Yukon se veut rassurant et promet que certaines mesures seront mises en place rapidement.
Dans une publication Facebook, la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Pauline Frost, a promis la venue de personnel ambulancier et l’instauration d’un service de sécurité.
Des travaux de reconfiguration du bâtiment à venir devraient aussi créer une aire de repos extérieure pour éviter que les personnes fréquentant le centre ne se retrouvent dans la rue quand ils veulent aller à l’extérieur.
La ministre affirme par ailleurs dans sa publication que la programmation a permis la tenue, par exemple, d’activités culturelles autochtones et d’offrir de l’aide au revenu pour permettre à ceux qui le souhaitent de retourner dans leur communauté.
Entre-temps, les mesures destinées à contrer l’itinérance se poursuivent. Un brunch, organisé jeudi, près du refuge, a donné l’occasion à certains de s’inscrire sur une liste de personnes en quête d’un logement.
La responsable de l’initiative Safe at Home, Kate Mechan, croit que le refuge ne fait que montrer une réalité qui a toujours été présente.
« Les gens qui ont des besoins complexes ont toujours été dans notre communauté, mais n’ont pas toujours eu accès à des services. [Le centre] est un endroit où ils peuvent obtenir du soutien, alors que, dans le passé, ils n’y avaient pas droit en raison de leur consommation d’alcool ou de drogue. »
Avec les informations de Chris Windeyer et de Georges Maratos