Comment faire progresser la réconciliation dans les institutions postsecondaires du Canada?
Des représentants d’universités et collèges du Canada sont rassemblés à Whitehorse, au Yukon, pour discuter de réconciliation auprès des peuples autochtones.
La conférence intitulée Perspectives sur la réconciliation vise à faire avancer le processus de réconciliation tel qu’identifié par la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
Les 31 participants y partagent leurs meilleures pratiques dans le but de s’en inspirer dans chacune de leur institution postsecondaire respective.
L’événement est organisé par le Collège du Yukon, l’Université Vancouver Island et la Fondation McConnell.
La présidente-directrice générale de Collèges et Instituts Canada, Denise Amyot, admet que les discussions n’y sont pas toujours faciles.
Denise Amyot affirme que personne ne peut toutefois prétendre avoir atteint la réconciliation, particulièrement dans le monde de l’éducation.
Selon la vice-rectrice aux ressources humaines de l’Université Laval, Lyne Bouchard, le monde de l’éducation a encore beaucoup à faire dans le processus.
Denise Amyot affirme que le Canada est observé par la communauté internationale dans son approche de réconciliation. « C’est aberrant quand on pense au chemin qu’il y a à faire, mais il s’agit d’un spectrum, certains commencent, d’autres sont avancés. »
Collèges et instituts Canada a d’ailleurs invité à son prochain colloque sur l’éducation autochtone qui se tiendra cet automne à Saskatoon, dans la province de la Saskatchewan, une cinquantaine de représentants autochtones du reste du monde.
La réconciliation au Collège du Yukon
Le Collège du Yukon a été choisi à titre d’hôte en raison des nombreuses initiatives que l’institution a entrepris avec entre autres des cours sur l’histoire des peuples autochtones du territoire, des programmes d’administration ou d’enseignement pour les communautés, des séries de conférences sur les enjeux des Autochtones ou encore l’installation des drapeaux de chacune des nations devant le campus principal.
Le directeur des programmes à la Fondation McConnell, Chad Lubelsky, croit que la discussion sur la réconciliation auprès des Autochtones dans le milieu universitaire est bien entamée.
Lyne Bouchard remarque déjà la présence importante des Autochtones au Collège du Yukon. « On constate l’omniprésence de la communauté autochtone dans ce lieu, dans ce que l’on voit, dans la façon qu’on a d’enseigner, dans la façon qu’on a de se réunir. »
La Vice-rectrice souligne que de tous les étudiants de l’Université Laval, 1 % s’identifie comme Autochtones.
Marissa Mills de la Première Nation Kluane, au Yukon, a d’ailleurs voulu insister auprès des conférenciers sur l’importance de représenter les Autochtones sur les campus.
L’ancienne étudiante de l’Université d’Ottawa a témoigné de sa difficulté à son arrivée à voir la présence autochtone.
Lyne Bouchard affirme que l’Université Laval travaille de près avec la nation Wendat-Huron de la région de Québec et auprès des Innus avec lesquels des ententes formelles d’éthique en recherches académiques ont été signées.
« Ce n’est pas à la communauté autochtone de s’adapter à nous, c’est à nous d’adapter nos façons de vivre et d’apporter l’enseignement dans ces communautés. »
Avec les informations de Steve Silva/CBC