Nombre record de candidates aux élections dans un territoire du Nord canadien

L’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest, sur le bord du lac Frame, à Yellowknife. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
Les résidents des Territoires du Nord-Ouest sont appelés aux urnes le 1er octobre et le nombre de candidates qui sollicitent un mandat ne passe pas inaperçu.

Le scrutin 2019 enregistre un nombre record de femmes se présentant aux élections du 1er octobre, épousant ainsi un vœu formulé lors de la 18e Assemblée législative.

Entre 2015 et 2019, seuls deux des 19 sièges de l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest étaient occupés par des femmes; à 10 %, il s’agissait vraisemblablement du gouvernement territorial ou provincial canadien le moins paritaire, à tel point que la croissance de la représentation des femmes avait été classée comme une priorité d’un comité spécial formé à cet effet.

Avant même que les mesures préconisées par ce comité aient été mises en place, une amélioration se dessine, puisque 22 des 58 candidats sont des femmes, soit 37 %.

« C’est extraordinaire », dit Julie Green, députée sortante de la circonscription de Yellowknife Centre, qui présidait le comité spécial et était la seule élue de la 18e Assemblée avec la ministre Caroline Cochrane.

« C’est deux fois plus que n’importe quelle élection dans l’histoire des TNO. Je trouve ça excitant. J’ai toujours dit que les femmes amènent une différente perspective à la politique, à la prise de décision, aux valeurs […]. Mon espoir est que nous ayons plus de femmes à l’Assemblée. Nous allons tous en bénéficier. »

La directrice générale de la Fédération franco-ténoise, Linda Bussey, elle-même ancienne conseillère municipale de Yellowknife, se déclare peu surprise de cette hausse notable des candidatures féminines. Elle considère que les écoles de campagne pour femmes ont joué un rôle prépondérant dans l’augmentation du nombre de candidates.

« Katrina Nokleby [candidate dans Great Slave] y a participé, donne en exemple Mme Bussey, et elle a dit que ça a fait devancer le moment où elle comptait se présenter. »

Le vote francophone
Linda Bussey est la directrice générale de la Fédération franco-ténoise. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

Quels que soient les enjeux, les Franco-Ténois votent-ils? Linda Bussey pose la question, disant en croiser peu lors des débats publics.

« Ce serait bon qu’on encourage la communauté francophone à voter », assure Mme Bussey.

Sa consœur de l’Association franco-culturelle de Yellowknife, Lisa Berthier, dit observer le même désengagement chez les gens de sa génération, suscité, croit-elle, par le caractère fluctuant d’une importante partie de la population. « Je connais au moins cinq francophones qui sont actifs sur des équipes de campagne », nuance Mme Berthier.

La diversification de l’économie, la pleine exploitation du potentiel minier des TNO, la diminution du coût de la vie, l’éducation et l’amélioration des services sociaux sont les grands thèmes de la campagne. Mais en l’absence de partis politiques, aucun élu ne peut assurer que sa plateforme électorale sera mise en place.

« Ça va être une élection très intéressante, s’enthousiasme Linda Bussey, avec plus de jeunes et plus de femmes. Il y a un appétit de consensus comme on n’en a jamais eu, un appétit aussi pour la diversification économique. »

Combien seront élues?

Les 22 candidates se retrouvent dans 12 des 19 circonscriptions à ravir. Dans Inuvik Twin Lake, Lesa Semmler et Sallie Ross, infirmières de formation, cherchent à occuper le siège laissé vacant par l’ancien ministre des Finances et de l’Environnement et des Ressources naturelles, Robert C. McLeod. Un autre candidat brigue cette circonscription.

Dans Yellowknife Centre, Julie Green affrontera une figure bien connue des milieux communautaires, Arlene Hache, alors que deux autres candidats sont en lice.

Dans Nunakput, quatre nouvelles venues, Alisa Blake, Holly Campbell, Sheila Nasogaluak et Annie Steen, font la lutte au député sortant, Herbert Nakimayak et à Jackie Jacobson, l’ancien président de la 17e législature qui fait un retour dans l’arène territoriale.

Dans Sahtu, Chinna Paulie et Caroline Yukon sollicitent un mandat face à deux autres candidats, dont le député sortant Daniel McNeely.

Dans la très convoitée circonscription de Kam Lake, deux femmes, Caitlin Cleveland et Cherish Winsor, affrontent quatre autres candidats.

Dans Tu Nedhe-Wiilideh, Nadine Delorme et Lila Erasmus sont en lice avec trois autres candidats.

Dans Yellowknife North, Jan Vallillee se présente contre deux candidats et Diane Thom dans Inuvik Boot Lake fait face à trois autres candidats.

Pour la circonscription de Fort Smith, Thebacha, Frieda Martselos et Denise Yuhas se présentent face à deux autres candidats.

Katrina Nokleby dans Great Slave et Caroline Cochrane dans Range Lake à Yellowknife sont en duel dans leur circonscription respective avec un seul autre candidat.

La circonscription de Yellowknife South reviendra assurément aux mains d’une députée alors que Gaeleen Macpherson et Caroline Wawzonek sont les deux seules candidates à s’être présentées.

Les circonscriptions de Deh Cho, de Frame Lake, de Hay River South et de Nahendeh n’ont pas de candidates.

RJ Simpson (Hay River North), Frederick Blake (Mackenzie Delta) et Jackson Lafferty (Monfwi), sans opposition dans leur circonscription, occuperont trois des 19 sièges de la 19e législature.

Denis Lord, L'Aquilon

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