Une chercheuse du Nord participe à une enquête canadienne sur les morts causées par la violence familiale

La violence familiale représente 26 % de tous les crimes violents au Canada et les femmes en sont les principales victimes. (iStock)
Pertice Moffitt, de l’Institut de recherche Aurora aux Territoires du Nord-Ouest, dans le Nord canadien, coordonnera la section panterritoriale d’une enquête canadienne visant à diminuer le nombre de décès dus à la violence familiale.

La violence familiale représente 26 % de tous les crimes violents au Canada et les femmes en sont les principales victimes. La probabilité d’être une victime de violence familiale ou d’homicide s’accroit lorsque la femme est une immigrante ou une réfugiée, qu’elle est membre d’un peuple autochtone ou qu’elle vit dans une région rurale, éloignée ou nordique.

C’est pourquoi l’Initiative canadienne sur la prévention des homicides familiaux au sein des populations vulnérables (ICPHFPV), à laquelle se joint le docteur Moffitt, s’intéresse particulièrement à ces personnes, d’autant plus que les chercheurs en savent peu sur les facteurs de risque de ces populations, sinon qu’elles sont aux prises avec divers obstacles qui compliquent leur accès aux services nécessaires et freinent la dénonciation de la violence familiale.

Les enfants exposés à la violence familiale et les parents d’enfants tués dans un contexte de violence familiale sont aussi interpellés par la démarche.

Une troisième phase

Depuis la création de l’Initiative en 2015, une base de données a été créée avec la participation de coroners et de médecins légistes provinciaux et territoriaux. Plus de 300 entrevues ont été conduites avec des fournisseurs de services de différentes agences à travers le pays pour recenser les obstacles à la gestion et à l’évaluation du risque et à la planification de la sécurité.

La troisième phase de la recherche offrira la perspective des victimes et des survivants de la violence familiale.

« C’est une recherche importante pour les gens du Nord », déclare par voie de communiqué Pertice Moffitt, docteure en soins infirmiers, qui est gestionnaire et formatrice aux programmes de recherche en santé de l’Institut de recherche Aurora. « Ensemble, nous trouverons les solutions et les réponses qui sont adaptées à notre contexte et qui préviennent la violence. »

Pertice Moffitt (gauche) lors des audiences de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA) à Saint-Jean, Terre-Neuve, le 16 octobre 2018. (Marie Isabelle Rochon/Radio-Canada)

Les participants à l’enquête doivent avoir au moins 18 ans et accepter d’être enregistrés lors de l’entrevue. Ils peuvent partager leur histoire par téléphone, vidéoconférence, ou en personne au Centre de recherche du Slave Nord du Collège Aurora, à Yellowknife, ou chez un partenaire de l’Initiative.

Un service d’interprétation est disponible et les coûts de voyage et de soins des enfants sont pris en charge. Toutes les entrevues, qui se feront dans les six prochains mois, sont confidentielles, et l’équipe travaille avec les participants pour protéger leur vie privée.

Une recherche cruciale

Dans l’ensemble du Canada, 200 amis et membres de famille ayant perdu un proche dans un homicide familial entre 2006 et 2016 devraient faire l’objet d’une entrevue.

Avec Heather Fikowski et Susan Fitzky, Mme Moffit vient de terminer la phase précédente de la recherche, dont l’objectif était de prévenir ou de mettre fin à la violence familiale. Les ainés et les jeunes des communautés des TNO ont été consultés à ce propos.

L’initiative canadienne pour la prévention des homicides familiaux est financée par le programme de subvention pour le développement de partenariats du Conseil de recherche en sciences humaines et est dirigée par Myrna Dawson, de l’Université de Guelph, et Peter Jaffe, de l’Université Western, deux établissements ontariens.

« Cette recherche est cruciale parce qu’elle peut sauver des vies à travers des politiques et des services améliorés », estime Myrna Dawson, qui est directrice du Centre pour l’étude des réponses sociales et légales à la violence de l’Université de Guelph.

Les résultats de l’enquête seront dévoilés lors d’une conférence à London,en Ontario, les 12 et 13 mai 2021.

Denis Lord, L'Aquilon

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