Croisières : un corridor maritime vert à l’étude dans le Pacifique Nord
Les ports de Vancouver, de Seattle et de Juneau, en consultation avec de grands acteurs du secteur des croisières, se sont engagés à étudier la faisabilité du premier couloir maritime vert au monde entre l’Alaska, la Colombie-Britannique et l’État de Washington. Une initiative saluée par l’organisation de défense de l’environnement Stand.earth.
Réunis mardi à Vancouver lors de la Conférence des ports mondiaux, l’Administration portuaire Vancouver Fraser, le Port de Seattle et la Ville de Juneau ont annoncé cette collaboration qui pourrait accélérer le déploiement de navires dans le Pacifique Nord qui ne contribueraient pas aux changements climatiques.
« Les couloirs verts […] créent les conditions technologiques, économiques et réglementaires nécessaires au succès des navires à zéro émission de gaz à effet de serre », peut-on lire dans un communiqué de l’Administration portuaire Vancouver Fraser.
Le projet, baptisé First Mover, un terme de marketing qui fait référence à l’avantage obtenu par une entreprise qui est la première à introduire un produit ou un service sur le marché, engage les partenaires à apporter leurs ressources et leurs avancées technologiques pour soutenir la décarbonisation des navires et réduire l’impact environnemental du secteur des croisières.
L’organisation environnementale Stand.earth qualifie cette initiative de « première étape incroyable », mais exhorte les ports et l’industrie à s’assurer que le corridor est vraiment vert et ne repose pas sur l’hydrogène réalisé à partir de ressources carbonées fossiles ou sur des biocarburants nuisibles à l’environnement.
« Ces pionniers se réunissent autour de la nécessité de s’attaquer au problème le plus pressant de notre époque : les changements climatiques », a déclaré Fred Felleman, commissaire du Port de Seattle.
« Nous ne sommes pas naïfs quant aux défis qui nous attendent. Mais nous sommes conscients de l’urgence d’agir dans le cadre de la transition vers une économie bleue inclusive qui fonctionne à la fois pour le climat, le commerce et les communautés », a-t-il poursuivi.
« La région du Nord-Ouest du Pacifique est à la fois d’une immense beauté naturelle et une zone de leadership mondial dans l’avancement du transport maritime durable », a dit Robin Silvester, président et directeur général de l’Administration portuaire Vancouver Fraser.
Six corridors envisagés mondialement
Frank Del Rio, le président-directeur général de Norwegian Cruise Line Holdings, a rappelé que sa société s’est engagée à poursuivre l’objectif de carboneutralité d’ici 2050 dans l’ensemble de ses activités et de sa chaîne de valeur.
L’année dernière, 24 pays, dont les États-Unis et le Canada, ont signé la déclaration de Clydebank (en anglais) et se sont ainsi engagés à soutenir la mise en place d’au moins six corridors verts d’ici 2025.
À l’échelle régionale, ce projet bénéficierait à l’ensemble de la côte ouest du continent nord-américain, puisque l’Alaska accueille plus de 600 navires de croisière chaque saison, dont la moitié partent du port de Seattle.
« L’Alaska est l’une des destinations de croisière les plus populaires auprès de nos hôtes, et nous sommes fiers d’être un précurseur en explorant de quelle façon, avec nos partenaires, nous pouvons modéliser l’innovation, l’engagement et la collaboration nécessaires pour décarboner ce voyage », a expliqué Frank Del Rio.
Bien qu’initialement formée par des ports de croisière de la côte nord du Pacifique, avec la contribution d’une dizaine d’acteurs majeurs de l’industrie des croisières, cette initiative demeure ouverte à tous les secteurs de l’industrie maritime et d’autres ports régionaux, ce qui pourrait nécessiter un accord élargi pour intégrer de nouveaux participants ou corridors dans la région.
Un article de François Macone
Avec les informations de La Presse canadienne